Céline Bonacina : « Ma vie est dédiée à la musique »

Céline Bonacina se confie à Vitav sur son rapport à son art et son instrument, ainsi que sur ses projets. Le 15 mars 2022, la talentueuse saxophoniste sarthoise partagera la scène du Théâtre de la Halle au Blé, à la Flèche, avec Laurent Dehors, virtuose de la clarinette.

« La musique est une voie d’amour »

Comment avez-vous gardé la foi pendant les vagues de confinement ?
C’est un travail de tous les jours. Dans ces moments difficiles, on se focalise sur ce qu’on peut faire et donner au quotidien. Malgré ce temps suspendu, j’ai la chance d’avoir pu garder la voie de l’enseignement. J’enseigne le saxophone au conservatoire d’Alençon (Orne). Malgré la tempête, nous avons continué à donner des cours en visio. Il était important pour moi de me sentir utile.

« Durant cette période en dents de scie, je me suis interrogé sur mon rapport à mon art et la question du sens. La musique, c’est une voie d’amour. La finalité est de donner du bonheur aux gens et de partager en restant dans l’ouverture. »

Comment êtes-vous venue au saxophone ?
Je voulais pratiquer d’autres instruments comme la batterie ou de la harpe, mais c’était compliqué au niveau logistique. À l’époque, j’habitais en appartement, c’était contraignant. J’ai choisi le saxophone en solution de repli, mais pas sous la torture. Mon père était trompettiste dans un big-band de jazz. J’aimais beaucoup le son de la section de saxophones. Je rêvais même de faire partie de cet orchestre.

À quand remonte votre rencontre avec le jazz ?
J’ai découvert le jazz à l’adolescence. J’étais autodidacte, mais les acquis que j’avais de ma formation classique m’ont permis d’être autonome dans l’apprentissage de cette musique chargée d’histoire. Avec le jazz, je sentais qu’il y avait un potentiel énorme pour sortir de la partition. J’ai pu aller à la découverte de qui je suis dans l’expression musicale avec mon instrument.

 

« J’évolue dans le champ de improvisation, un domaine où la musique est écrite tout en étant fondée sur beaucoup d’oralité. Dans l’improvisation, on apprend à saisir l’instant. »

Vous jouez avec Laurent Dehors, le 15 mars 2022, à la Flèche (Sarthe). Comment est née votre collaboration ?
Je l’ai toujours admiré Laurent Dehors dans sa fougue et ce qui émane de sa musique. Je l’avais invité à Alençon pour un gros projet pédagogique avec le Conservatoire. Le projet a été avorté trois jours avant la représentation à cause du premier confinement. Ce coup d’arrêt forcé après un an et demi de travail a été éprouvant à vivre moralement.

Nous nous sommes retrouvés à improviser, on s’est rendu compte que ça fonctionnait bien musicalement. C’était étonnant et détonnant. On s’est dit qu’il serait sympa de faire quelque chose ensemble.

Charlotte Rivière, directrice de l’EuropaJazz, m’a proposé de collaborer avec un musicien. Je lui ai proposé un duo Laurent Dehors pour le festival Chorus. Nous avons mis en commun des compositions. Et nos instruments ont naturellement trouvé leur place. L’énergie jubilatoire et profonde de notre association me transporte.

« J’aime me nourrir de collaborations. La musique est synonyme de partage »

Quels sont vos projets ?
Je prépare un sixième album. Mon précédent disque, Fly Fly, n’a pas pu tourner autant que je voulais à cause de la crise sanitaire. Le 12 février dernier, j’ai pu défendre cet album avec Chris Jennings (contrebasse) et Jean-Luc di Fraya (batterie, percussions, voix) au festival Jazz à Confluent. Je continue à me nourrir de collaborations à l’image de celle avec la chanteuse et organiste Rhoda Scott sur son album Lady All Stars. J’aime les occasions où je peux me frotter aux projets des autres.

Propos recueillis par Jaheli NAMAI.

Mardi 15 mars 2022 à 20h30, Céline Bonacina & Laurent Dehors au Théâtre de la Halle au Blé, à La Flèche (Sarthe), place du 8 mai 1945. Concert organisé dans le cadre du 35ème Régional Tour de l’EuropaJazz. Tarifs : Plein – 18€ / Réduit – 14€ / Adhérent – 10€ / Très réduit : 7€.

Photos : Céline Bonacina ©Nathalie Courau-Roudier / Laurent Dehors ©Éric Grundmann.

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