« Benni » manque de relief et de profondeur

Encensé par la critique et couronné à la Berlinale, le premier film de la réalisatrice allemande Nora Fingscheidt passe à côté de son sujet à cause de la lourdeur de la mise en scène et d’un manque de finesse dans le scénario.

À 9 ans, Benni est ballottée dans plusieurs familles d’accueil et centres pour enfants isolés. En proie à de grandes colères dans lesquelles elle se met en danger ainsi que les autres, les services sociaux peinent à lui trouver un environnement stable. Sa mère est dans l’incapacité de l’élever. Le comportement erratique de la fillette use les institutions spécialisées, jusqu’au jour où un éducateur tente de la canaliser en passant trois semaines dans la forêt avec elle.

Un film prévisible, criard et paresseux

La réalisatrice se contente de développer l’intrigue sans relief ni complexité. Ce drame se résume à une succession de scènes calmes, immédiatement suivies des colères de l’héroïne. Ce schéma est exploité à l’excès et le film devient lassant. Nora Fingscheidt utilise ce mécanisme grossier pour cacher la faiblesse de son scénario et de ses personnages. Le passé et les sources du traumatisme de Benni ne sont jamais creusés. L’arc narratif autour de la maman est intéressant, mais celle-ci est trop vite réduite au statut de mère indigne et démissionnaire sans sensibilité.

Les quelques scènes émouvantes sont asphyxiées par une mise en scène insupportable et trop démonstrative. Difficile de comprendre l’engouement autour d’un film prévisible, criard et paresseux. Se confronter à des problématiques sociales légitimes ne suffit pas à réaliser une œuvre de qualité.

Ismaël EL BOU – COTTEREAU.

En salles depuis le 22 juin 2020. Durée : 1h58.

 

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