Au Mans, une page se tourne pour la Librairie sans nom

Installée depuis plus de trois ans rue Barbier, au Mans, la librairie sans nom va prochainement connaitre un nouveau chapitre de son histoire. Reportage et entrevue.

Sans nom, comme on parle de la barbarie. Sans nom, comme un enfant qui se présente. Sans nom, comme un visage que l’on salue. Sans nom, comme cette librairie. Un jour, on pousse une porte quand l’élan nous emporte et quand on dit « Bonjour », tout commence. Et parfois aussi, la fin d’un livre approche. Alors on y revient, on relit l’histoire.

Retour sur l’aventure de la libraire sans nom ou une page va bientôt se tourner.

En février 2019, Fréderic Mignon et Pascale Chassang posent leurs valises au Mans. Ils sont bouquinistes, ils ont vécu à Paris. Ces passeurs de bons mots ont fait vivre leur librairie pendant plus de trois ans. Ils déménagement en octobre 2022.  Ils ont répondu à quelques questions sur leur métier et sur ces trois années passées en Sarthe.

Que vous inspire le mot bouquiniste ?

FM : Bouquiniste ? En fait, nous faisons deux métiers. Bouquiniste, c’est plutôt le livre courant à petit prix, et libraire d’occasion, ce sont des livres un peu plus pointus, des ouvrages anciens, reliés, des éditions originales avec envois, etc

PC : Moi, ce que j’aime bien avec l’idée du bouquiniste, c’est reprendre des auteurs qu’on apprécie comme Steinbeck, Maupassant…

Avez-vous un souvenir marquant dans ce lieu ?

FM : Un beau jour, une dame est arrivée avec sa belle-fille canadienne. Instantanément, le courant est passé et on a sympathisé. Elle nous a acheté des livres qu’elle a emmenés au Canada pour sa mère. Ce sont ces Canadiens qui nous permettent de quitter la librairie du Mans puisqu’à partir d’octobre 2022, l’essentiel de la librairie n’aura plus de boutique au Mans pour s’installer dans le château de ces amis canadiens, en Touraine.

Lequel de vos livres offririez-vous à la ville du Mans (Si c’était une personne) en souvenir de ces trois ans ?

FM : Un livre d’Alberto Manguel, un auteur argentin s’exprimant en français et qui écrit des ouvrages sur les livres, la bibliothèque, la lecture…

Un mot pour vos visiteurs de la rue Barbier ?

FM : Nous sommes un commerce dans ce qu’on appelle l’exception culturelle, alors ce n’est pas que du commerce. Nous les remercions car nous avons passé trois années formidables.

PC : Nous avons reçu beaucoup d’attention, de l’affection même.

 

Des détails sur le futur de la libraire ?

FM : La librairie sans nom va continuer en ligne. Nous faisons évoluer le projet et nous pensons reprendre un local au Mans qui va se consacrer à la fois aux livres et à l’écriture. Nous cherchons une petite boutique pour y installer une libraire, mais aussi, tout ce qui va avec, c’est-à-dire les objets de l’écriture, de la belle papeterie, comme une brocante d’écriture. Nous allons essayer de trouver une façon de rester là en faisant évoluer le concept.

Sans nom, peut-être. Mais avec beaucoup de jolis mots. Celui de la rédaction ? Bon vent !

Propos recueillis par Viktor LEMOULT.
Photos : Viktor Lemoult.

La librairie est ouverte le mercredi de 11h à 19h, le jeudi et le vendredi de 15 à 19h, et le samedi de 17 à 19h.

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