Au Mans, les artisans du cœur sur tous les fronts

Fabienne Malhaire-Boulanger, vice-présidente de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat en Sarthe, reste active pendant le confinement. L’artisan d’art, art-thérapeute mancelle donne de son temps libre pour venir en aide aux plus démunis au Mans. Sa fille Océane, un groupe de bénévoles (Charly, Caroline, Stéphanie, Stéphane, Ali, Ludivine, Nathalie) et des artisans locaux l’accompagnent dans cette chaîne solidaire.

Comment restez-vous solidaire pendant le confinement ?
Avec Océane, ma fille, nous sommes volontaires pour aider le réseau d’associations « Le Mans Solidaire », réseau fédérant les forces vives associatives des Restos du cœur, du Secours populaire et bien d’autres. Ce réseau se mobilise pour distribuer des repas, midi et soir, à ceux qui n’arrivent pas à se nourrir quotidiennement.

La Chaîne des Artisans du Cœur est née pour soutenir Le Mans Solidaire et l’élu Yves Calippe qui orchestre toutes ces bonnes volontés, y compris celles de la cuisine centrale avec pour mission de servir au moins un repas chaud par jour. Au sein du collectif, j’organise les plannings et je gère la communication. Nous alternons à tour de rôle sur les tournées pour collecter les ressources.

« J’ai une extrême confiance en la solidarité de l’artisanat »

Comment les artisans se sont-ils mobilisés pour vous aider ?
Comme nous manquions de ressources, j’ai lancé un appel aux dons sur les réseaux : artisans boulangers, charcutiers… ont répondu présents. S’en est suivi un véritable élan de générosité et de solidarité. A l’origine, le deal était de récupérer les invendus de la veille, mais beaucoup se sont mis aux fourneaux pour cette belle cause. Rillettes, confitures, plats traiteurs sont mis à la disposition des plus démunis.

Comment se déroule une journée-type pour l’équipe ?
Chaque jour, même les dimanches, et jours fériés, ces artisans nous ouvrent leurs portes.Tous les matins, nous avons rendez-vous au quartier général de la salle Barbara, au Mans, pour déposer la marchandise et la redistribuer sur plusieurs sites.

Un centre a notamment ouvert à l’Université pour subvenir aux besoins des 200 étudiants restés sur place, loin de leurs familles et sans travail.

Êtes-vous protégés contre le Covid-19 lors de vos déplacements ?
Des couturières et des photographes volontaires se sont mobilisés pour créer des masques pour les bénévoles de la Chaîne du cœur. Entre collègues, nous avons hâte de faire tomber nos masques pour voir à quoi on ressemble (rires).

« Personne n’est à l’abri de la précarité »

Quels enseignements tirerez-vous de cette expérience ?
Nous sommes portés par cette cause : nous nous sentons vraiment utiles dans cette période difficile. Nous apprenons à prendre du recul sur la situation et l’utilité sociale gonfle le moral des troupes sur le terrain. J’ai la certitude que cette chaîne du cœur est présente en chacun de nous, cette crise sanitaire permet de révéler le meilleur chez l’humain. Je suis fière de voir ce collectif s’étendre au-delà de l’artisanat.

Propos recueillis par Camille LAUCAGNE.

Crédit visuels : Fabienne Malhaire-Boulanger.

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