Prix Goncourt des lycéens 2012 et Grand Prix du Roman de l’Académie française 2012, Joël Dicker a séduit des millions de lecteurs avec ce roman audacieux et riche en rebondissements tous aussi intrigants les uns que les autres. L’auteur prend un malin plaisir à brouiller les pistes.
1975, dans le New Hampshire, Etats-Unis. Nola Kellergan, une adolescente de 15 ans, disparaît dans des conditions étranges. Son squelette est retrouvé vingt ans plus tard, enfoui sous la propriété d’Harry Quebert, romancier célèbre et enseignant à l’université. En 2008, Marcus Goldman est un de ses anciens élèves avec lequel il avait noué un lien particulier, décide de mener l’enquête sur ce fait divers. Devenu lui-même écrivain, il est en manque d’inspiration au moment où Harry est accusé du meurtre de Nola. Convaincu de son innocence, il va chercher à démêler les dessous de l’affaire pour disculper son ancien professeur.
Sur 670 pages, Joël Dicker alterne de façon remarquable différentes périodes et différents points de vue, sûrement pour mieux brouiller les pistes et semer le doute chez le lecteur.
Ce roman évoque à la fois l’amour et l’amitié, la vie et la mort, l’art et la notion de confiance. Bien qu’ils soient attachants, les personnages peuvent parfois devenir détestables selon les situations.
L’auteur dresse également un portrait peu reluisant d’une Amérique dont la puissance est de plus en plus contestée. Les livres écrits par Harry et Marcus sont tout deux perçus au premier abord comme de grands best-sellers, alors qu’ils ne sont que des œuvres majeures. De même, Goldman reste imbu de lui-même, obsédé par la réussite et rapidement présenté comme un grand écrivain, alors qu’il n’en est qu’à ses débuts…
Camille GENTILHOMME.
La vérité sur l’affaire Harry Quebert est paru aux éditions de Fallois/L’âge d’homme (670 pages). Le roman a été adaptée en série télévisée en 2018.