Dana Schwartz est une autrice et journaliste américaine. Avec Anatomy, elle embarque le lecteur dans l’ambiance sombre et pesante de l’Edimbourg du XIXe siècle. L’héroïne devra apprendre à se faire une place dans le monde médical où les femmes ne sont manifestement pas les bienvenues. Un roman passionnant et haletant.
Vivre de sa passion envers et contre tout
Hazel Sinnett n’a rien de l’aristocrate modèle. Passionnée par la médecine, elle dévore les livres d’anatomie à l’insu de sa mère qui souhaiterait la voir se marier avec son cousin Bernard Almont. Alors que sa condition devrait la destiner à un avenir de femme au foyer, la ville d’Edinbourg accueille le brillant docteur Beecham pour une démonstration à la société royale des anatomistes. Heureuse à l’idée de rencontrer son idole, Hazel brave l’interdit et décide de s’y rendre. Cela ne fait aucun doute, elle deviendra la première femme chirurgienne. Pourtant, la ville est loin d’être sûre. Les disparitions se multiplient et il se peut qu’Hazel ait besoin d’un allier contre ce mal invisible. Et qui de mieux pour connaître la mort qu’un résurrectionniste qui passe son temps à déterrer des corps ?
Une ambiance macabre et fantastique
Dana Schwartz parvient à mêler des éléments surnaturels à une dimension historique, ce qui permet de tenir en haleine le lecteur. Il découvre alors la société du XIXe siècle et ses codes. Le thème du roman est original puisqu’il aborde la présence des femmes dans le monde médical. La misogynie peuple le roman ce qui ne fait que souligner la force de caractère d’Hazel qui ne se laisse pas abattre. Le personnage de Jack, le résurrectionniste, est lui aussi intéressant. Il permet au lecteur de découvrir la misère dans laquelle certaines personnes vivent à cette époque et jusqu’où ils sont prêts à aller pour survivre. Les corps se succèdent tout comme que les dissections, ne faisant ainsi qu’accentuer le côté sombre du roman. Dana Schwartz réussi à coup sûr à happer l’attention du lecteur.
Texte et photo : Léna LAFONTAINE.
Anatomy, éditions Albin Michel, 2022 (408 pages).