A touch of sin : pessimiste et sanglant

À l’occasion d’une rétrospective consacrée au réalisateur chinois Jia Zhangke aux Cinéastes, le public peut (re)découvrir une de ses œuvres chocs sortie en 2013.

Une œuvre politique et hybride

A touch of sin raconte la trajectoire de quatre protagonistes, une femme et trois hommes venant de quatre provinces chinoises différentes mais qui renvoient tous l’image d’un pays broyé par le développement économique et la violence qui gangrène la société.Le réalisateur Jia Zhangke dénonce un « miracle chinois » basé sur des inégalités de plus en plus criantes à travers un univers morne où la mort semble constituer la seule possibilité d’évasion. Le contraste est d’ailleurs saisissant entre les longues scènes intimes ponctuées par un silence pesant et l’intrusion bruyante de la violence.
Le scénario minimaliste ainsi que les plans choisis reflètent une volonté de représenter la société moderne chinoise avec réalisme, ce qui rompt particulièrement avec certaines scènes surréalistes frisant le fantastique.
Ce film politique humanise les victimes du miracle économique comme les travailleurs migrants ou les employés d’usine textile. Ce drame s’enrichit de la présence apaisante des animaux qui sont le reflet de la condition humaine.  Le cinéaste s’ouvre aussi à d’autres formes d’expression comme le théâtre.

Film diffusé aux Cinéastes, au Mans, depuis le 24 avril. Durée du film : 2h10. Interdit aux moins de 12 ans.

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