À la découverte de Cacao, village hmong

Cacao est le genre de petit village que l’on n’oublie pas. Comptant 750 habitants lors du dernier recensement, en 2007, sa population est essentiellement composée de Hmongs. Cette ethnie, originaire d’Asie du Sud-Est, fournit au département la plupart de ses produits maraîchers.

      

Sur le marché de Cacao, le week-end, on ne trouve cependant pas que de la nourriture. De nombreux bijoux sont confectionnés sur place et vendus sur des tables colorées. Il y a encore des sacs aux motifs variés, des porte-monnaies… Sur la place principale, protégée des pluies par un large toit métallique, on peut acheter son repas : une soupe asiatique. Avec un peu de coriandre et beaucoup d’huiles, les Hmongs cuisinent du bœuf, des crevettes ou du poulet.

  • La communauté hmong fournit une partie des produits maraichers de Guyane

      

Sur la place secondaire, on trouve un marché plus classique : des produits maraîchers, mais également, des pâtisseries à la patate douce et au giraumont. Ce jour-là est un peu spécial, cependant. Nous sommes le 18 décembre 2022 : de la place a été faite, au centre de la halle, pour positionner une télé en équilibre précaire sur un meuble de bois. Des gens ont déjà commencé à s’asseoir pour assister à la finale de la Coupe du monde de football au Qatar : métropolitains, touristes et Hmongs se fondent pour regarder ensemble le match opposant l’Argentine à la France. L’ambiance est à la fête même si la confrontation, retransmise par HDMI via un ordinateur à la connexion internet douteuse, se termine par une défaite française.

Près de la place secondaire, on retrouve dans une même rue la gendarmerie et l’église du village juchée sur un petit relief. Entre les deux bâtiments, un monument aux morts. « En hommage aux timoniers qui ont combattu aux côtés de la France » : réminiscence d’un empire colonial ayant usé des colonisés dans ces guerres.

      

  • Cacao, village insolite au milieu de la jungle, attire beaucoup de métropolitains

Le village de Cacao est à la fois touristique et ne l’est pas. Attraction régulière pour les « métros », il n’en a pas moins gardé un caractère propre et intact. Les villageois ont l’habitude de s’organiser par leurs propres moyens pour assurer leur subsistance. En allant sur le sentier Molotoï, une randonnée partant de Cacao, nous tombons ainsi sur le corps décapité d’un anaconda. L’animal menaçait de manger les poules. Avec sa machette, un villageois s’en est débarrassé.

      

Texte et images : Mathis POUPELIN.

D’autres articles sur cette série consacrée à la Guyane sont publiés dans la rubrique Carnet de bord en Guyane.

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