Sorti en 2011, Tokyo Ghoul est un manga de Sui Ishida de type Shonen*, qui mélange horreur, tragique et épique. Galerie de personnages torturés et de dessins à couper le souffle, cette saga élève le manga au rang d’œuvre d’art pour ceux qui n’en seraient pas déjà convaincus.
Dans un Tokyo fictif, les goules, des créatures à l’apparence humaine, vivent une existence cachée au milieu des hommes dont ils se nourrissent. Ken Kaneki, un jeune étudiant, est un soir attaqué par l’une d’entre elles, mais sauvé de justesse par un accident ; en se réveillant à l’hôpital, il découvre qu’on lui a inséré un rein de la goule qui a failli le dévorer. L’existence de Kaneki bascule…
Tokyo Ghoul a plusieurs niveaux de lecture, c’est ce qui en fait une œuvre passionnante : on suit le périple de Kaneki qui doit trouver sa place entre deux mondes, mais aussi, l’évolution d’une société bipartite qui semble vouée à une guerre interne éternelle ; les destins tragiques des multiples personnages, leurs drames psychologiques et leurs combats épiques servent aussi un discours sur les reclus de la société et le danger que représente à long terme de tels mécanismes d’exclusions.
Une qualité graphique époustouflante
De plus, la qualité graphique de ce manga est époustouflante ; Sui Ishida est un maître du dessin et de l’encre de Chine, et certaines pages à elles seules mériteraient d’être exposées. La série a été animée et est disponible sur Netflix, mais elle ne vaut pas ces planches magnifiques.
Tokyo Ghoul, c’est une épopée lyrique, fantastique, horrifique et tragique en 30 tomes (Tokyo Ghoul en 12 tomes et Tokyo Ghoul :RE en 16 tomes), et c’est une véritable prouesse technique de narration et d’illustration dont on ne sort pas indemne.
Texte et illustration : Charlie PLES.
*Le shonen est un genre du manga qui s’adresse à un public ado/jeune adulte, à base de voyage initiatique et de combats.