Avec Vingt Dieux, son premier long-métrage, Louise Courvoisier offre un regard sincère sur la jeunesse rurale.
Totone, un adolescent de 18 ans, passe de l’insouciance de soirées festives dans le Jura à la responsabilité imposée par la vie : s’occuper de sa petite sœur et trouver un avenir. Ce projet se concrétise dans un rêve inattendu mais porteur d’espoir : produire un Comté d’exception, fromage de la région pour remporter un prestigieux concours agricole.
Loin des dangers habituels, le film évite soigneusement le misérabilisme souvent associé aux récits sur la ruralité. Louise Courvoisier insuffle une vitalité et une légèreté à travers un mélange d’humour, d’émotion et de moments intimes et de tendresse. Totone et ses proches ne sont pas montrés comme écrasés par leur condition, mais comme des individus qui, avec leurs ressources, leurs rêves et leur résilience, trouvent des moyens de se surpasser donnant cet aspect chaleureux et simple.
Visuellement, Vingt Dieux mêle une esthétique brute, proche du documentaire, avec des influences inattendues, telles que le western rural
La lumière, les cadrages soignés et les décors authentiques ajoutent une profondeur à ce portrait d’une communauté où s’entremêlent débrouillardise et solidarité.
En impliquant des habitants locaux et sa propre famille dans la production, la réalisatrice crée un film « avec » les gens plutôt que « sur » eux, renforçant son authenticité.
Ce choix reflète également son ambition de raconter une histoire universelle tout en restant profondément enracinée dans une région précise qui est celle de Louise Courvoisier.
Vingt Dieux n’est pas un simple récit de survie ou un drame social, mais une célébration de l’effort collectif, des rêves modestes, mais grandioses, et des liens humains. Un premier film prometteur qui annonce une cinéaste à suivre.
Robin BATARD.
Vingt Dieux, de Louise Courvoisier, en salle depuis le 11 décembre 2024. Durée : 1H30.