Victor Dixen, auteur, entre autre, de la célèbre saga Phobos se confie sur ses inspirations et ses projets.
« Mes romans naissent souvent de la rencontre de deux thèmes ou questionnements »
Quelles sont vos inspirations pour vos univers tous plus développés les uns que les autres ?
Mes romans viennent souvent de la rencontre de deux thèmes ou questionnements qui m’interpellent et qui créent une histoire. Par exemple, ma saga spatiale Phobos se nourrit de la fascination que j’éprouve depuis l’enfance pour la conquête spatiale et de la passion de notre société pour les images. Nos écrans règnent, omniprésents, pour le meilleur et pour le pire. C’est ainsi qu’est née l’idée d’une mission de conquête martienne étant aussi une gigantesque émission de speed-dating. De même, Cogito est né de la rencontre du thème de la robotisation de nos sociétés (via la révolution de l’Intelligence Artificielle) et de celui de la philosophie de la conscience. Quant à Extincta, c’est une réflexion sur l’effondrement écologique qui menace si nous ne réformons par notre modèle de civilisation ; ce qui m’a amené à réfléchir à ce qu’il reste de plus précieux quand l’être humain a tout perdu. La réponse que j’ai trouvée : la poésie.
Il en a été de même pour Vampyria : le désir d’écrire sur Versailles et celui de livrer mon interprétation du mythe vampirique. Le vampire survit à toutes les modes et son rapport au temps vient questionner le nôtre. Qu’adviendrait-il si des êtres immortels prenaient le pouvoir ? Le vampire explore ces questions et ça me passionne.
« J’aime me couler dans des personnages différents de moi »
Vos personnages principaux sont souvent des femmes : pourquoi ce choix ?
Je passe beaucoup de temps en recherches documentaires et construction dramatique avant d’entamer la rédaction de mes romans : les protagonistes me viennent instinctivement, comme si c’était l’histoire elle-même qui les exigeait. Je crois que j’aime me couler dans des personnages différents de moi, surtout quand j’utilise la première personne. Je deviens alors autre, tout comme Flaubert lorsqu’il s’exclamait « Madame Bovary, c’est moi ! ». Telle est la magie de l’écriture.
« La vie d’un écrivain ressemble à des montagnes russes »
Si vous deviez résumer la vie d’écrivain en une phase ?
Les montagnes russes ! La vie d’écrivain est assez étrange, car elle alterne de longues périodes de solitude et d’introspection puis des épisodes fulgurants de rencontres et de voyages pendant la phase de promotion.
Vous vivez à l’étranger. Comptez-vous publier dans une autre langue ?
Je vis en effet à Washington DC (États-Unis). Mes ouvrages sont traduits dans un certain nombre de langues et j’ai parfois œuvré à la traduction, comme avec Phobos.
J’ai publié quelques nouvelles en Anglais et j’ai commencé à écrire un roman en Anglais, mais je reste un amoureux inconditionnel de la langue française !
« Je travaille sur l’adaptation en roman graphique de Phobos »
De futurs projets dont vous pouvez nous parler ?
Je me suis attelé à la suite de Vampyria qui occupe bien mes nuits d’écriture. J’ai une immense envie d’explorer le pays du Roy des Ténèbres jusque dans ses recoins…les plus dangereux.
L’autre grand projet qui m’occupe depuis un an, c’est l’adaptation en roman graphique de Phobos. Je travaille avec une superbe équipe et un dessinateur très talentueux. Le premier tome paraîtra mi-2021 chez Glénat.
Propos recueillis par Nora LAKEHAL.
Photo : DR.
Site de l’auteur : http://victordixen.com/