Erika Mack est une Argentine de 27 ans d’origines belge, allemande, espagnole et italienne. Entre 2018 et 2020, elle est partie sur les traces de ses ancêtres. Elle retrace ses voyages dans une exposition intitulée « 27 heures en Europe » mêlant photographies et dessins.
« Je me sens autant Européenne que Latine »
Peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours ?
J’ai grandi à Rosario, en Argentine. J’ai une licence en communication sociale : j’adore aller à la rencontre des gens et des cultures. J’ai aussi la citoyenneté italienne. En 2018, je suis partie découvrir l’Europe. J’y ai passé deux ans, mais j’ai été contrainte de retourner en Argentine début 2020 à cause de la pandémie de Covid-19.
J’ai pu revenir en Europe en août 2020 pour un Service Volontaire Européen à la Maison Familiale Rurale de Verneil-le-Chétif. J’aime travailler à la campagne car certains paysages sarthois me rappellent la province d’Argentine d’où je viens. Ce volontariat représente surtout l’opportunité de mélanger différentes cultures. J’habite au Mans avec d’autres volontaires européens, dont un Italien et un Espagnol : je reconnais certaines de leurs traditions, par exemple, des recettes que ma grand-mère cuisinait aussi.
Comment t’es venue l’idée de mélanger photos et dessins ?
J’ai créé le compte Instagram @erisinsentido en mars 2020, pendant le premier confinement, car je m’ennuyais en Argentine sans pouvoir voyager. J’ai redécouvert des photos sur mon téléphone et y ai ajouté un personnage illustré représentant les rencontres que j’ai faites dans chaque lieu. Maintenant que j’habite au Mans, je réalise mes créations lors de mes trajets en train vers la MFR où je suis volontaire.
« Les photos sont des souvenirs qui ne prennent pas de place dans la valise »
Quelle vision de l’Europe veux-tu montrer à travers l’exposition ?
J’ai choisi le titre “27 heures en Europe” en référence aux 27 pays de l’Union Européenne et aux 27 mois que j’y ai passé, mais aussi pour faire un trait d’absurde. En effet, j’aime dire que ma démarche est “sans sens” (“sin sentido”), car je réalise mes créations sans réfléchir, en suivant les sensations que m’inspirent les photos. J’ai donc imaginé une journée dans laquelle il y aurait 27 heures, chaque cliché représentant un horaire différent. Il y a des photos d’Espagne, d’Italie, de Grèce, de France, d’Angleterre, d’Irlande, d’Autriche et de Belgique.
Pour moi, l’Europe est la terre de mes ancêtres dans laquelle ils n’ont pas pu retourner : j’y suis allée pour leur rendre hommage. Lorsque les conditions sanitaires le permettront, je rentrerai en Argentine pour voir ma famille et mes amis, mais seulement pour quelques mois car je veux continuer à voyager, et notamment, visiter tous les pays d’Europe où je ne suis pas encore allée !
Propos recueillis par Zoé BARTHOUX.
Photos : Zoé BARTHOUX et Service Enfance Jeunesse et Sport du Mans.
« 27 heures en Europe », expo-photo par Erika Mack en partenariat avec la Maison de l’Europe, du vendredi 7 au samedi 22 mai au Service Enfance Jeunesse et Sport, 13 rue de l’Étoile, au Mans.
