Une fable explique le consentement aux tout-petits

Margaux Perrin cosigne D’acc ou pas d’acc ? avec son frère Camille. Ce livre jeunesse s’articule autour de la notion de consentement. L’autrice se confie sur cet ouvrage pédagogique et engagé destiné à sensibiliser petits et grands.

Comment est né ce projet de livre ?
Tout a commencé lorsque mon fils était tout-petit. En voulant lui acheter ses premiers ouvrages, j’étais choquée de constater que les livres pour tout-petits ne représentaient quasiment jamais de filles, ou alors, dans un ramassis de clichés sexistes. Tout est ensuite parti d’une petite blague familiale ; l’idée d’écrire un livre avec des petites héroïnes a fait son chemin. Et quitte à lutter contre les stéréotypes, autant aller au bout de la démarche. Il n’y a quasiment pas d’ouvrages sur le consentement pour une tranche d’âge aussi jeune. Camille, mon frère était partant pour illustrer. C’est ainsi qu’est né le projet « D’acc ou pas d’acc ? ».

Efia adore les bisous. Quand Juliette, une nouvelle petite fille, arrive chez sa nounou, Efia court lui en faire pour l’accueillir. Mais Juliette déteste les bisous…

Échangez-vous avec des enfants sur la notion de consentement ?
Mon fils est mon premier lecteur. Nous faisons souvent référence dans la vie de tous les jours, quand il ne respecte pas le consentement d’autrui ou lorsque quelqu’un ne respecte pas le sien : « Tu sais, c’est comme dans l’histoire avec Efia et Juliette… » La thématique de consentement est expliquée concrètement à la fin du livre, sur un aspect plus sensible, pour encourager les enfants à en parler avec un adulte. D’acc ou pas d’acc est vraiment un outil de discussion.

« Considérer les enfants comme des êtres humains à part entière »

Pourquoi avoir choisi de traiter le sujet dans un livre pour enfant ?
Il n’est jamais trop tôt pour aborder cette notion. Plus on l’aborde tôt, plus on en fait un réflexe. Il est important d’éduquer les enfants, notamment les petits garçons. Je fais référence au consentement sexuel, mais aussi aux violences médicales ou éducatives. Globalement, beaucoup de violences seraient évitées si on avait une notion plus claire du consentement. Cet album s’adresse aussi aux adultes pour qu’ils comprennent que les enfants sont des êtres humains à part entière et que leur consentement est important.

« J’ai beaucoup échangé avec ma famille durant la phase d’écriture »

Était-ce compliqué d’écrire un livre pour les tout-petits ?
J’ai beaucoup échangé avec ma famille. Mes proches m’ont aidée à simplifier mon texte initial pour faire des phrases plus courtes et plus adaptées à ce public. J’ai également puisé mon inspiration dans tous des ouvrages enfants que je connaissais. Enfin, j’ai testé le livre auprès de mon fils et d’enfants d’amis.

« Notre livre porte des valeurs chères aux Editions Big Pepper »

Comment se sont déroulées vos démarches pour trouver une maison d’édition ?
Cette étape a été très longue. Je voulais cibler une maison d’édition qui correspondait à mes valeurs. Les illustrations de mon frère ont beaucoup joué en notre faveur. Nous sommes finalement entrés en contact avec les Editions Big Pepper dont l’éditeur est humaniste. Notre livre entrait donc dans sa ligne éditoriale de thèmes variés (écologie, entraide, violences conjugales…).

Propos recueillis par Nora LAKEHAL.
Crédit photos : DR.

D’acc ou pas d’acc ? (14 pages/2020) est disponible sur le site www.big-pepper.com. Tarif : 10,50 €.

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