Un lycéen sarthois raconte son marathon quotidien

Maxime, élève de Terminale au lycée Bellevue, au Mans, doit emprunter le car scolaire matin et soir. Comme pour ces camarades, les journées à rallonge sont souvent synonymes de stress et de fatigue.

Un rythme intense

Maxime se lève à 6h30. Habitant à Brains-sur-Gée, il met 5 minutes pour se rendre à son arrêt. Le car le récupère à 6h58 et met une demi-heure pour effectuer une dizaine d’autres arrêts et parcourir les 20 km jusqu’au Mans. Déposé place des Jacobins, il doit encore marcher 5 minutes pour se rendre à son établissent. Le soir, que les cours se terminent à 17h ou 18h, il doit se rendre jusqu’à la gare routière à 2,3 km de là. Retour à la maison à 19h10.

« Je ne mange pas le matin, je sacrifie ce temps pour dormir ! »

Pour Maxime, le rythme est dur à suivre : « je suis de plus en plus fatigué, ça m’est arrivé beaucoup de fois de dormir en cours », confie-t-il. Son premier repas de la journée, c’est le midi au foyer des lycéens. Il admet avoir plusieurs fois « manqué de faire un malaise ».

Le risque d’effet boule de neige

Plus que la distance, c’est la durée de déplacement qui constitue une contrainte. Certains élèves sont déposés devant d’autres lycées et doivent prendre une navette qui ne les attend pas en cas de retard. Selon Maxime, « ça fait une dose de stress, parce que s’il y a un problème, ça dérègle tout. »

Une réalité prise en compte par l’équipe pédagogique

La diversité des filières et options à Bellevue motive des élèves à venir de la Mayenne ou de l’Eure-et-Loir. « Pour certains, la journée commence à 5h », précise Monsieur Dorizon, conseiller principal d’éducation (CPE). Il l’assure, le corps enseignant connaît cette réalité et se montre compréhensif. Ce que confirme Maxime : « les professeurs sont flexibles », reconnaît l’élève qui cumulait 114 heures d’absence en Seconde, généralement le mercredi matin, car il ne parvenait plus à prendre le premier car.

Une fatigue qui s’accumule, des notes qui baissent, et un risque d’isolement social

Maxime ne parvient pas à dormir dans le car mais le sommeil finit toujours par le rattraper : « j’ai beaucoup de mal à me concentrer et cela a un impact sur mes notes. » Les plus motivés au travail vont au CDI ou en étude pendant les intercours.

Pour le CPE, ce choix qui « demande une très grande volonté » a une conséquence, celle de se couper de la vie sociale, pourtant essentielle pour la construction des élèves.

En terminale en temps de Covid…

Choisir son orientation et préparer le BAC… un stress en plus qu’il faut gérer, surtout quand l’inquiétude du virus est permanente. Mais comme ses camarades, Maxime l’assure, il s’accroche.

Texte et photos : Adham BNIBOURK.

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