La situation est en suspend actuellement en STAPS au Mans, où les étudiants se mobilisent depuis une semaine pour aider leurs enseignants, et surtout, sauver leur avenir. Victor, étudiant en L3 STAPS donne son point de vue ce mardi 8 octobre.
Bonjour Victor, peux-tu nous expliquer la situation actuelle en STAPS ?
La situation est très préoccupante et je parle de l’ensemble du département (L1 à master). Le mardi 8 janvier, nous avons reçu un mail annonçant que tous les professeurs titulaires démissionnaient de toutes leurs fonctions. Cela veut tout simplement dire que le STAPS ne suit désormais plus aucune organisation : plus de directeur, de responsable d’année, de jury… Ce qui induit que l’année de chaque étudiant est gelée puisqu’il n’y a pas de validation des semestres. De plus, ces mêmes enseignants ont annoncé qu’ils n’effectueraient plus d’heures complémentaires : ils en font en moyenne 3 000 par an. En conséquence, les cours devraient s’arrêter d’ici janvier/février car l’ensemble des professeurs auront établi leur service obligatoire.
Es-tu inquiet pour ton avenir ?
Mon point de vue est très simple : il faut soutenir cette démarche. Je ne suis pas inquiet personnellement, mais pour l’avenir de la formation STAPS en France. Si je parlais d’une situation préoccupante, je ne pensais pas réellement à la décision des enseignants qui est totalement justifiée, mais à la qualité de l’enseignement donné. Ce qui est frappant est que seulement 20 professeurs sont titularisés alors qu’on frôle les 1 000 étudiants. Les enseignants ont une charge de travail étouffante, les obligeant à augmenter les cours en promotion complète (CM) et donc à réduire le nombre d’heures en petits groupes (TD) qui ne cessent d’ailleurs d’augmenter en effectif (40 maintenant !). Les salles deviennent trop petites. Ainsi, des étudiants n’ont pas de table et sont contraints de travailler sur leurs genoux. En outre, les professeurs font face à un poids énorme dans les corrections de copie (450 en L1).
Jusqu’où es-tu prêt à aller pour arriver à votre demande ?
Dans l’état actuel des choses, ma formation et mon diplôme sont en suspend : je n’ai donc rien à perdre et je participerai jusqu’au bout pour que 7 postes, ce qui est le minimum vital, soient accordés par le ministère de l’éducation nationale. Je suis prêt à mener toutes les actions nécessaires pour que cet objectif soit atteint et qu’une harmonie revienne. Je n’accepterai pas que la situation reste telle quelle. Rendez-vous compte que les étudiants sont, pour le moment, préparés à des concours à travers des QCM en ligne ? Il est nécessaire d’arrêter cela au plus vite. Vraiment, je pense avant tout à nos enseignants et aux futurs étudiants STAPS du Mans qui méritent de meilleures conditions. Je suis triste quand j’entends nos professeurs déclarer qu’ils n’aimaient pas leur façon d’enseigner et qu’ils souhaiteraient que ça change. Pour le moment, c’est le chaos.
Propos recueillis par Corentin LE FLOCH.