Seize printemps, le premier film de Suzanne Lindon (fille de Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain) est sorti mercredi 16 juin 2021 au cinéma. Il fait parti de la sélection du festival de Cannes 2020.
Du haut de ses 21 ans, Suzanne Lindon est la réalisatrice et l’actrice principale de cette comédie romantique. Le synopsis pourrait se résumer en ses quelques mots : l’adolescence d’une jeune fille. Le personnage, Suzanne (interprétée par Suzanne Lindon elle-même) s’ennuie dans sa vie parisienne sans problème. Le lycée, les amis, une jeunesse tout ce qu’il y a de plus normale, étouffent l’imagination et la poésie de la jeune fille. En cela, beaucoup de spectateurs de tous âges pourront se retrouver dans l’impression de décalage par rapport à un groupe, à une époque. Sensation transcrite à l’écran par des jeux de regards, de silences, de postures, et même de danses, qui sont les scènes les plus émouvantes.
La rencontre d’un acteur de théâtre de son quartier (joué par le très bon Arnaud Valois) vient enfin la tirer de sa routine. C’est la rencontre magique et subtile de deux univers solitaires. Là encore, le spectateur pourra se moquer rétrospectivement de la maladresse des premières amours.
Malgré un manque de maturité dans le scénario (écrit à quinze ans par la réalisatrice), somme toute assez succin, le film met le doigt sur des sentiments profonds et intemporels. Ceux-ci restent cependant ineffables. Un livre serait peut-être plus adaptée pour comprendre toute la complexité des personnages, seulement effleurée par la caméra.
Suzanne Lindon signe une tentative courageuse et honnête, mais la limite est fine entre création poétique subtile et film à l’eau de rose. La jeune réalisatrice reste dans son monde, jouant son propre rôle.
Le petit +
Seize printemps comprend de belles musiques, se superposant parfaitement à l’ambiance. Le générique mérite d’être écouté jusqu’au bout, pour découvrir la voix érayée de Suzanne Lindon sur une partition musicale de Vincent Delerm.
Lucie CARPENTIER.
Seize printemps est en salles depuis le 16 juin. Durée : 1h14. En centre-ville du Mans, seul le cinéma CGR Le Colisée diffuse le film.
Photos : Lucie Carpentier et Académie des Césars (Seize Printemps | Académie des César (academie-cinema.org)
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