Russell ou comment devenir un individu heureux

Bertrand Russell a écrit La conquête du bonheur en 1930. Si le titre peut paraître naïf, que l’on ne s’y trompe pas : l’auteur, un philosophe, mathématicien et homme politique britannique, est loin d’être un candide. Vingt ans plus tard, il obtiendra le prix Nobel de littérature pour son engagement humaniste : il reste aux yeux de tous l’un des plus grands penseurs du XXe siècle.

Son livre n’a pas vocation à porter un message positiviste, ou même rédempteur. Russell tente simplement de mettre le doigt sur les éléments qui, au quotidien, peuvent miner le moral de chacun d’entre nous. Et, après en avoir dressé une liste dans la première partie, il conclut son roman en proposant des solutions. Le lecteur, face à cet essai, se reconnaîtra aisément dans certains cas de figure : ce qu’il y a d’étonnant dans cet ouvrage, c’est qu’il traite des problèmes d’une population qui a vécu il y a plus d’un siècle, et qui semble pourtant tourmenté par les mêmes maux que nos contemporains : égoïsme, jalousie, narcissisme…

Bien que l’auteur soit un homme de logique, souvent considéré comme le père de la philosophie analytique, la plupart de ses conseils pour devenir plus heureux ne s’appuient que sur des arguments, et non sur des preuves sociologiques ou même psychologiques. Celui ou celle qui souhaiterait lire La conquête du bonheur doit accepter de suivre l’instinct rationnel de Russell. L’essai n’en reste pas moins une œuvre pleine de bon sens qui peut apporter une aide à chacun d’entre nous.

Mathis POUPELIN.
Photo de couverture : Mathis Poupelin.

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