Romance entre un homme et le diable

Le Diable amoureux est un classique du roman fantastique de l’écrivain Jacques Cazotte, publié en 1719. La réputation de cette œuvre est due à son intrigue étonnante qui maintient tout du long le lecteur dans le doute et la tension, entre angoisse et érotisme.

Un sceptique curieux entre dans le cercle d’une bande de nécromants ; incrédule, il exécute par défi un rituel satanique et invoque Belzébuth presque par inadvertance. Le démon apparaît d’abord sous l’aspect d’une monstrueuse tête de chameau (l’image est d’ailleurs très étonnante pour un roman du XVIIIème siècle et contribue à sa renommée), avant que celle-ci ne vomisse un chien qui se frotte aux pieds de son invocateur et l’appelle maître.

Alvare, car c’est le nom de notre héros, se prend au jeu et badine avec le démon qui exauce avec complaisance le moindre de ses caprices. Le diable se met d’abord à le suivre sous l’apparence d’un page, avant de prendre celle d’une femme splendide qu’Alvare nomme Biondetta. Celle-ci prétend être éperdu d’amour pour lui, et Alvare, d’abord réticent au souvenir de la tête de chameau, plonge bientôt dans les affres de la passion…

Le lecteur est balloté entre amusement et crainte

Si la fin du roman est un peu trop précipitée et explicite, le reste du récit est très accrocheur ; chacun connaît la nature du Diable, et pourtant, l’auteur parvient à nous persuader que celui-ci est bel et bien tombé amoureux de celui qui l’a invoqué. On est sans cesse balloté entre l’amusement, la crainte, et on se laisse séduire par Biondetta et sa dangereuse nature.

Un roman court et captivant, chef d’œuvre du fantastique, qui aurait néanmoins mérité une fin plus étendue et plus subtile, critique que Cazotte avait en effet reçue à l’époque.

Texte et illustration : Charlie PLES.

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