Charles Bukowski, écrivain américain héritier de Faulkner et de Céline, est mort en 1994, à l’âge de 73 ans, juste après avoir publié son dernier roman Pulp. Un livre déjanté qui prend des allures d’autofiction dans un univers en proie à une folie joyeuse.
Que vous connaissiez ou non Bukowski, vous ne pourrez échapper à l’envie de lire Pulp si jamais vous posez les yeux sur la quatrième de couverture ; en effet, résumez l’œuvre, c’est dire toute la capacité de délire de cet écrivain.
Humour inépuisable, cynisme et ironie
Nicky Belane est un détective privé à la libido encrassée et carburant à l’alcool ; il est successivement engagé par la Grande Faucheuse pour retrouver Louis-Ferdinand Céline, puis mis sur la piste d’un certain « Moineau écarlate », avant de devoir épingler pour batifolage la fiancée d’un trader, et enfin de débarrasser un petit croque-mort de sa pulpeuse petite amie, qui n’est autre qu’une émissaire d’un gouvernement extraterrestre chargé de coloniser la terre. Vous suivez ?
Bref, Bukowski s’est fait plaisir.
Il avait ses raisons : en effet, il savait devoir bientôt mourir de sa leucémie. Belane est le reflet quasi avoué de son auteur ; en proie à toutes les désillusions, ravagé par l’alcool, ne parvenant plus à trouver de plaisir dans les autres ou dans le monde qui semble ligué contre lui, il ne reste à cet homme en ruines que son humour inépuisable, cynisme et ironie, qui confère à son agonie tout son panache.
Pulp, c’est la mort lente de Bukowski qui a duré toute sa vie passée dans l’ivresse. S’il n’est pas magistral, ce roman permet de clore son œuvre avec férocité, drôlerie, et mélancolie… A mourir de rire.
Texte et illustration : Charlie PLES.