« Les Européens occupaient le terrain depuis un certain temps et nous avons commencé à en avoir moins peur, mais sans jamais oublier qu’ils étaient venus non pour être nos amis, mais pour que nous obéissions à leurs ordres. »
Révélée par le succès de son premier roman Voici venir les rêveurs (2016), Imbolo Mbue signe une nouvelle œuvre puissante et avide de justice. Puissions-nous vivre longtemps nous emmène à Kosawa, village fictif d’Afrique de l’Ouest, où une multinationale américaine empoisonne la terre et les habitants depuis des décennies.
« Trop d’hommes perdent la notion de leur véritable nature, ce qui conduit les plus avides d’entre nous à considérer le reste de leurs semblables comme un festin à dévorer. »
Au fil du récit, plusieurs générations prennent la parole pour raconter leur histoire. Les plus anciens, témoins de la colonisation, tentent vainement de dialoguer avec les Occidentaux, tandis que les plus jeunes, lassés de ne pas être entendus, commencent à exprimer leur colère. Leur révolte est menée par l’ambitieuse Thula, une jeune femme brillante aux rêves de paix et d’indépendance, et dont la dévotion envers son peuple pourrait la faire sombrer.
« Dans tous les camps, les morts étaient trop nombreux, dans le camp des vaincus, dans le camp des vainqueurs, dans le camp de ceux qui n’avaient jamais choisi de camp, à quoi servaient les camps ? »
Dans Puissions-nous vivre longtemps, Imbolo Mbue ne se contente pas de raconter une histoire, elle dévoile une véritable fresque où éclatent les conséquences de siècles d’oppression. Au coeur de la violence, du feu et des cris réside cependant l’espoir d’un meilleur avenir, où les efforts des protagonistes ne seraient pas vains.
« Si nous devons mourir, que ce soit pour la paix. »
Texte et photos : Lilou RICHARD.
Puissions-nous vivre longtemps (432 pages), disponible en broché ou e-book ici : https://livre.fnac.com/a15215749/Mbue-Imbolo-Puissions-nous-vivre-longtemps#omnsearchpos=1