Pourquoi (re)lire « La Mécanique du cœur »

Avec ses mots universels, Mathias Malzieu, chanteur du groupe Dionysos, nous offre avec La Mécanique du cœur (2007) un conte poétique et étrange sur la passion amoureuse.

            Né le jour le plus froid du monde, Jack se voit affubler d’une horloge à la place de son cœur gelé. Un tel dispositif implique de grandes précautions : les émotions trop violentes pourraient lui causer de terrible douleur, et peut-être même la mort. Le docteur Madeleine le met donc particulièrement en garde contre l’amour : pourtant, Jack tombe amoureux de Miss Acacia, une petite chanteuse andalouse, et se met à vouer une haine destructrice envers l’inquiétant Joe, son rival.

            Jack va donc se lancer dans une quête pour devenir « un homme sans trucages », et ainsi apprendre, en prenant son indépendance et en rencontrant divers personnages ésotériques (parmi lesquels Georges Méliés en personne qui tient à emmener son amour sur la lune), à se battre contre son infirmité émotive, s’abandonnant à l’amour malgré tous les dangers. Il en découvrira les plaisirs, mais aussi les actes terribles que la passion mène à commettre lorsque le cœur est dominé par son règne tyrannique.

            Le personnage évolue drastiquement au court du récit, et son cœur mécanique traduit cette évolution d’une manière inquiétante. Malgré tous les malheurs qui tombent sur Jack, le temps qu’il connaît avec Miss Acacia nous apprend qu’au-delà de la peur de la mort, il faut avoir le cran, l’envie, le courage de vivre.

            La simplicité poétique de la langue de Malzieu permet à cette œuvre d’être accessible à tous. Par ailleurs, le roman a été écrit en même temps qu’un album musical du même nom, à écouter absolument (ainsi que toute la discographie de Dionysos), et a été adapté en film d’animation en 2014.

Texte et illustration : Charlie PLÈS.

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