« Ouvrir la voix » projeté au théâtre des Quinconces

Dans le cadre de la quatrième édition des Inspirantes, samedi 18 janvier 2025, Ouvrir la voix a été diffusé au théâtre des Quinconces, scène nationale du Mans. Ecrit et réalisé par Amandine Gay, ce documentaire de 2016 met en avant la parole des femmes noires.

Une réalisation épurée

Ouvrir la voix se présente sous la forme de témoignages : des personnes interviewées partagent leur expérience face à la caméra. Tout est fait pour mettre en valeur la parole de ces femmes noires, filmées en gros plan de sorte à attirer l’attention du spectateur sur leur visage et leur personnalité, sans autre accompagnement sonore que leur voix. Chaque séquence du documentaire est l’occasion d’aborder une thématique liée à l’expérience des femmes racisées en France à travers la diversité des points de vue des participantes.

Une série de témoignages

Les femmes interviewées sont tout d’abord interrogées sur leur prise de conscience de leur couleur de peau et sur leur rencontre avec le racisme. Elles retracent leurs parcours et questionnements au travers d’un monde où la norme est blanche, masculine et hétérosexuelle, témoignant des remarques déplacées et situations violentes qu’elles rencontrent en tant que femmes noires : celles-ci ne cessent d’être réifiées, infantilisées, animalisées. Les anecdotes des participantes montrent que les mentalités doivent urgemment évoluer.

Un appel à l’action

Parce que le racisme hérité des périodes d’esclavage et de colonialisme est loin d’avoir disparu, le documentaire met aussi l’accent sur le militantisme de ces femmes qui ont à cœur de balayer les clichés, de revendiquer la légitimité de leur identité, de se faire une place dans la société. Cet impératif est d’autant plus fort qu’elles sont victimes de discriminations aux facteurs multiples : la couleur de peau, mais aussi le genre, l’orientation sexuelle, la religion, etc. L’engagement associatif ou encore la pratique artistique sont quelques uns des moyens de ce combat.

Ouvrir la voix a permis d’embrayer sur les nombreux ateliers proposés par plusieurs associations locales en cette Journée de la Pensée Joyeuse pour sensibiliser le public autour de thématiques liées aux expériences des femmes dans notre société. Ces ateliers se sont ensuivis d’une rencontre avec des artistes organisée par l’association Femmes d’histoire, pour réfléchir à la dimension politique de la création comme moyen d’expression et de revendication pour les personnes cibles de discriminations.

Texte et photos : Alex ALIX

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