Je suis toujours là (Ainda estou aqui) raconte l’histoire de la famille Paiva confrontée à la dictature militaire brésilienne. Le réalisateur Walter Salles offre à l’écran le sublime portrait de cette famille, tout en dénonçant l’oppression et en affirmant la nécessité du devoir de mémoire face aux crimes commis par un régime criminel.
Dans les années 70, la famille Paiva, heureuse et privilégiée, réside à Rio. Rythmé de baignades, de rires, de danses, leur quotidien bascule brutalement lorsque le régime militaire enlève Rubens, le père de famille, ancien député. En quête de vérité, sa femme Eunice et ses enfants cherchent à comprendre ce qu’il lui est arrivé. Révoltée et résiliente, elle se bat pour faire justice à son mari, et plus que tout, reconstruire la mémoire du Brésil.
Walter Salles signe une œuvre cinématographique magistrale
La réussite de ce drame résulte notamment dans son réalisme. Ayant passé une partie de son adolescence au sein de la famille Paiva, Walter Salles avait à cœur d’être le plus proche de la vérité. Le cinéaste s’est notamment appuyé sur la biographie d’Eunice Paiva écrite par son fils Marcelo, qui a lui-même contribué au scénario. Par ailleurs, Carlos Conti, le chef décorateur, s’est appuyé sur des photos et des détails partagés par Nalu Paiva afin d’être le plus fidèle possible à la maison de la famille.
Récompensé du prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise en 2024, Je suis toujours là a été nommé dans la catégorie « meilleur film étranger » aux Golden Globes 2025. Lors de cette cérémonie, Fernanda Torres a remporté le prix de la meilleure actrice dans un drame. Ces récompenses sont amplement méritées tant ce film est magistral.
Larmes et frissons garantis
Impossible de rester insensible face à ce bijou cinématographique saisissant. Lors de l’avant-première, dans une salle parisienne, en novembre 2024, Nalu Paiva a pris la parole : « Je suis émue de voir projeter à l’écran un bout de ma vie », avait confié la mère de famille à la salle.
Lucie BREFFEIL.
Je suis toujours là (Ainda estou aqui), de Walter Salles, en salle depuis le 15 janvier 2025. Durée : 2h15.