La compagnie de danse caennaise Ellaya a mis en ligne ce mercredi 17 mars 2021 un court-métrage chorégraphié portant sur le burn-out qui découle des gestes barrières et de leur impact sur le psyché des travailleurs, et notamment des travailleuses.
La danseuse et chorégraphe Laura Mazeaud a monté en 2020 sa compagnie de danse et physical theater, Ellaya. Peu après la fin du premier confinement, elle a chorégraphié et dansé pour le court-métrage « OFFICE », réalisé par Marine Pichon. Le pitch ?
“Dans les bureaux d’une startup qui se veut créative, deux employées (Laura Mazeaud et Géraldine Baroni) répètent leurs gestes quotidiens de manière méthodique, robotique, sans y prendre plaisir. Complètement dépassées par la surcharge de travail, elles décident de se reprendre en main et d’envoyer valser la bienséance bureaucratique. Elles dansent.”
« OFFICE » correspond au mot anglais pour « bureau », comme dans l’expression « open-office » de plus en plus utilisée par les entreprises qui revendiquent la « culture du cool ». C’est aussi un jeu sur les mots, mêlant « off », référence à la déconnexion, et « ice », signifiant « glace » : être déconnecté de soi-même, c’est être mort, froid. La compagnie a publié le court-métrage sur sa chaîne YouTube à l’occasion de l’anniversaire de la date du premier confinement, une manière de souligner l’impact négatif des mesures sanitaires sur le psyché parfois déjà fragile des salariés. La crise a fait empirer la santé mental des Français, encore plus pour les femmes qui ont déjà une charge mentale plus importante que leurs collègues masculins.
« Avec le COVID-19 et les mesures sanitaires qui le caractérisent, la socialisation au travail devient secondaire, voire interdite. »
Le duo de danseuses évolue dans des bureaux vides, métaphore de la solitude qu’elles ressentent au bureau ou en télétravail. Leurs mouvements sont répétitifs, ce qui est renforcé par le montage de la vidéo qui utilise parfois le même plan joué en boucle. La réalisatrice a également utilisé des effets visuels pour rendre visible la surcharge de travail à travers un jeu d’échelles, comme avec les post-it géants, et un effet de distorsion des corps des danseuses. Enfin, la musique joue aussi avec des éléments bureautiques (clic de souris, bruit de clavier, grésillement de néon, etc) pour amplifier le côté robotique de leurs actions.
Ce n’est qu’à travers la danse qu’elles arrivent à se rencontrer, à se rendre compte qu’elles ne sont pas seules, et à se libérer, ensemble, du stress.
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Texte : Zoé BARTHOUX.
Photos : Laurent QY.