Le texte autobiographique de Mélanie Fazi, Nous qui n’existons pas, est un véritable exutoire venant mettre un terme à des années de mal-être. L’auteure de romans et nouvelles fantastiques finit par répondre à la question qui ne cessait de la tarauder : Qui-suis-je ?
Nous qui n’existons pas, c’est d’abord et avant tout l’expression de la différence. Vécue au quotidien par tous.tes celles.ceux qui sortent de la norme, elle est souvent passée sous silence afin de mieux s’intégrer.
« Pour que les gens admettent une différence et intègrent son existence, il faut commencer par arrêter de se cacher »
C’est ce besoin de parler, de mettre des mots sur son identité qui constitue l’essence même de ce livre. Mélanie Fazi y raconte sa quête de soi, sa longue prise de conscience et la parole libératrice qui marqua le commencement de sa nouvelle vie.
Divisé en trois parties, ce témoignage a le mérite de donner de la visibilité à la minorité de personnes pour qui le désir d’être en couple est inexistant. Vivre avec cette absence, c’est s’opposer aux injonctions de la société et en subir les conséquences. Être accepté.e, voir son existence validée par les autres est une nécessité parce qu’elle permet de normaliser son identité et ainsi d’appartenir à la société.
« J’attendais qu’on me dise : Ce n’est pas un problème »
C’est en réalisant qu’elle faisait partie d’une communauté composée de personnes qui lui ressemblent que Mélanie Fazi s’est sentie exister. Et ceci a été rendu possible en nommant sa différence ; la labelliser, la catégoriser lui a permis de s’accepter.
« L’étiquette donne le droit d’exister »
Finalement, les 124 pages de Nous qui n’existons pas rendent un bel hommage à tous.tes les marginaux.les en quête de réponses. Après tout, la lumière finit toujours par surgir au bout du tunnel.
Nous qui n’existons pas (2018/éditions Dystopia).
Emma ALLAIN.
Crédit photos : Vinciane Lebrun.