Le 16 et 17 juillet 1942, 12 884 hommes, femmes et enfants juifs sont arrêtés par la police parisienne. Dimanche 20 juillet 2025, comme chaque année, Joseph Weismann, rescapé sarthois de la Shoah, témoignait lors de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv.
« Nous, les victimes, n’oublierons pas et ne pardonnerons jamais » (Joseph Weismann)
Dimanche 20 juillet 2025, au pied du mémorial des déportés, au Mans, Joseph Weismann a livré un témoignage poignant sur sa déportation vers les camps de la mort. Le 16 juillet 1942, aux côtés de ses parents et de ses sœurs, alors âgé de 11 ans, il se fait arrêter par la police française.
Trois jours plus tard, le 19 juillet, Joseph et sa famille sont déportés au camp de Beaune la Rollande, duquel le jeune garçon parvient à s’échapper avec un de ses amis. Sa famille sera quant à elle exterminée au camp d’Auschwitz-Birkenau, subissant le même sort que de millions d’autres Juifs.
« Il appartient aux survivants de faire leur travail, de témoigner »
83 ans après la dramatique arrestation de près de 13 000 hommes, femmes et enfants juifs, il est toujours essentiel pour Joseph Weismann de témoigner et entretenir la mémoire du génocide. « Je dois dire aux 1,5 millions d’enfants tués « vous êtes morts, mais on ne vous oublie pas » », a-t-il déclaré à des collégiens.
Près d’une centaine de personnes dont cinq élèves du collège Joseph Weismann du Mans étaient présents à la cérémonie. Il faut en parler, pour que ça ne recommence jamais
, confie Justine, 10 ans. Les paroles de la fillette donnent du sens au témoignage du rescapé de la rafle du Vel d’Hiv. Il a bon espoir que la jeune génération continuera de parler de ce massacre.
« N’acceptez pas l’inacceptable » (Joseph Weismann)
Cette commémoration est également l’occasion pour le survivant, âgé aujourd’hui de 94 ans, d’envoyer un message de tolérance pour éviter que le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie ne nous conduise de nouveau à l’irréparable, l’inacceptable : « Enrichissons nous de la culture des autres et ne la rejetons pas. »
Texte et photos : Jean-Baptiste ROUILLON.
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