« Mickey 17 », ou 17 raisons d’aller le voir

Après avoir remporté un Oscar dans la catégorie « Meilleur Film » en 2019 avec le sublime Parasite, Bong Joon-ho fait son grand retour sur la scène cinématographique avec Mickey 17. Ce film, subtile mélange de science-fiction et de comédie noire, s’inspire du roman Mickey7 d’Edward Ashton paru en 2022.

Mickey Barnes (Robert Pattinson), cherche à fuir ses dettes sur la terre. Il accepte de devenir un « remplaçable » à bord de l’expédition Marshall. À chacune de ses morts, il sera réimprimé dans son corps. Dans l’espace, Mickey devient un véritable cobaye et subie toutes les morts possibles pour la survie des autres occupants. À bord du vaisseau, il découvre une micro-société, qui évoque celle de l’humanité vivant dans le train de la série Snowpiercer, dirigée par Kenneth Marshall (Mark Ruffalo).

Un parallèle comique avec les Etats-Unis 

Le film dépeint notamment avec humour et sarcasme la situation politique actuelle des États-Unis. En effet, le vaisseau est gouverné d’une main de fer par Kenneth Marshall. Ce personnage grossier, qui emprunte certains traits au président américain Donald Trump, exploite les autres et colonise une planète sans aucun état d’âme.

Sil n’est pas très intelligent, le personnage de Mickey 17 suscite l’empathie chez le spectateur. Heureusement pour lui, le protagoniste est épaulé par sa compagne, une figure féminine, Nasha (Naomi Ackie), qui remet en question le système dans lequel ils évoluent.

Une satire riche de thèmes actuels

Le film peut rappeler Okja, autre succès majeur de Bong Joon-ho dans son rapport à l’autre ou encore Parasite, film désormais culte qui dénonce les inégalités sociales. Le long-métrage aborde des thématiques actuelles comme le clonage, l’expérimentation humaine, l’eugénisme ou la colonisation. Malheureusement, ils ne sont pas forcément approfondis par manque de temps.

Le statut « remplaçable » de Mickey le pousse constamment vers une forme de suicide ; il attend parfois la mort avec impatience pour ne pas trop souffrir. Cela renvoie ainsi le spectateur aux problématiques liées à l’euthanasie assistée, sujet controversé aux multiples polémiques.

Si la mise en scène de Mickey 17 est un peu édulcorée de par la super-production entre la Corée du Sud et les États-Unis, la satire n’en reste pas moins efficace. En bref, c’est un film actuel, drôle et décalé. À voir absolument.

Texte : Mathilde BALLU.

Mickey 17 de Bong Joon-ho, en salles le 5 mars 2025, Durée 2h17

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