L’opérette imaginaire de Novarina

L’Opérette imaginaire (1998) est une pièce de Valère Novarina représentative de son théâtre du langage. Le texte, compliqué d’accès, peut se lire par morceaux, par intermittences, comme des poèmes. En effet, il s’agit surtout de se délecter de la beauté et de l’humour des mots.

Chez Novarina, n’espérez trouver ni récit ni action. Novarina écrit un métathéâtre, théâtre du langage, plus spécifiquement des mots, et théâtre du théâtre.

Avec ses noms de personnages qui invoquent des sortes de créatures mythologiques (L’Acteur fuyant autrui, L’homme d’outre-ça…), c’est avant tout au flux d’une langue poétique que Novarina nous initie. Il peut en cela paraître plus poète que dramaturge. Novarina sait comme personne rendre la langue vivante, incarnée, bavarde, profonde dans sa superficialité, son rigolo.

Novarina c’est aussi un humour « absurde » (avec toute la précaution à prendre avec ce terme appliqué au théâtre) qui s’apprécie pleinement dans sa mise en jeu. Mais puisque le texte de Novarina ne révèle sa substance qu’une fois jouée, il est bel et bien affaire de théâtre, théâtre poétique, ou théâtre de la poésie.

L’inconvénient majeur peut-être avec cette imperméabilité du texte, ce refus du sens (ou en tout cas son opacité impénétrable), c’est que tout se ressemble. Difficile pour un non-expert de vraiment distinguer deux pièces de Novarina, ce qui encourt donc le risque de l’ennui. Encore une fois : à la lecture seulement. Chaque texte de Novarina représente un défi de mise en scène, qui une fois relevé, s’élève.

Texte : Charlie PLÈS. 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *