« Lettre d’une inconnue » : subtil et poignant

Quoi de mieux pendant les vacances que de se plonger dans la lecture d’une déclaration d’amour romanesque dans Lettre d’une inconnue de Stefan Zweig ? 
Avec la finesse d’analyse des sentiments et la profondeur émotionnelle de ses personnages, Stefan Zweig nous emmène une nouvelle fois après La Confusion des sentiments à découvrir une passion complexe et tragique. Inspiré de faits autobiographiques ou fantasme narcissique de l’auteur, la nouvelle donne à voir un écrivain qui, le jour de non anniversaire, reçoit une lettre d’une écriture inconnue et qui le laisse pour le moins déconcerté.
L’attention de l’écrivain recevant la lettre est immédiatement interpellée par l’apostrophe  » A toi qui ne m’as jamais connue » . Alors comment devient possible une telle intimité entre un auteur à succès et une femme qui certes a déjà rencontré plusieurs fois son idole, mais sans jamais parvenir à laisser plus qu’un vague souvenir dans la mémoire du destinataire ? 
La lettre commence par ces mots : « Mon enfant est mort hier – pendant trois jours et trois nuits, je me suis battue avec la mort pour sauver cette petite vie fragile ». Cet incipit in medias res met en lumière la virtuosité de l’écriture romanesque de cette mystérieuse femme. La passion racontée dans cette lettre est examinée sous l’angle de l’admiration innocente de l’enfant, avant que n’apparaisse le désir de la jeune femme. L’amour de l’inconnue pour cet homme qu’elle connaît à la fois par cœur et qui lui reste étranger donne sens à son existence, jusqu’à en faire en faire son idole.
Et pourquoi pas découvrir ce magnifique texte dans sa version originale, c’est-à-dire en allemand ? Une édition bilingue propose d’avoir le texte original sur la page de gauche, et le texte traduit sur la page de droite.
Texte et photo : Constance JOSSE.
Lettre d’une inconnue (1922) / Folio bilingue / 143 pages.

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