Les Rougon-Maquart, épisode 3 : Le Ventre de Paris

Si Emile Zola est retenu comme l’un des plus grands écrivains français, c’est principalement pour sa fresque romanesque les Rougon-Macquart, saga de vingt volumes retraçant l’histoire d’une famille sous le second empire, où se mêlent enquêtes journalistiques et sociales, destins tragiques, lyrisme et même fantastique. Un chef d’œuvre d’une richesse inépuisable.

Découvrez chacun des tomes de ce grand-œuvre à travers cette série de chroniques.

Deux ans après La Fortune des Rougon et La Curée est publié Le Ventre de Paris, en 1873. Le roman prend place dans les Halles de Paris, où les marchands agglutinés déploient leurs étals de marchandises diverses ; à la profusion du luxe ostentatoire de La Curée succède une toute autre profusion ; celle de la petite bourgeoisie, de l’échange de petite monnaie, des cancans, de la foule et de la marchandise qui finit par se confondre.

Pour la deuxième fois consécutive, le personnage principal n’est pas un Rougon-Macquart ; il s’agit de Florent, évadé du bagne où il a été jeté lors des nombreuses arrestations qui ont suivi le coup d’état. Il est recueilli par son demi-frère Quenu, un boucher dont la femme est Lisa Macquart, fille d’Antoine Macquart. D’abord reçu avec gentillesse, Florent s’attire bien vite l’hostilité de Lisa en refusant la part d’héritage qui lui revient, leur imposant malgré lui une dette immense qui obsède la bouchère.

Ceux qui jouent le jeu de la société et s’empiffrent, et ceux qui ne s’y retrouvent pas, et subissent

Florent trouve un travail dans l’inspection de la marchandise et devient l’objet de tous les ragots des poissonnières. Sa passion pour la politique, dont il cause avec des amis chez Lebigre, va susciter des suspicions à son égard… Florent, toujours dévoué et aimable, se voit rattrapé par le bagne, le régime de l’empire qui pourrit les esprits.

On rencontre aussi dans ce roman Claude Lantier, héros de L’Oeuvre, et qui, lors d’une discussion avec Florent, développe la théorie des Gras et des Maigres ; ceux qui jouent le jeu de la société et s’empiffrent, et ceux qui ne s’y retrouvent pas, et subissent. Parmi ces derniers, les artistes, les révolutionnaires, tous les affamés de liberté.

Texte et illustration : Charlie PLES.

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