Les Rougon-Maquart, épisode 12 : La joie de vivre

Si Emile Zola est retenu comme l’un des plus grands écrivains français, c’est principalement pour sa fresque romanesque les Rougon-Macquart, saga de vingt volumes retraçant l’histoire d’une famille sous le second empire, où se mêlent enquêtes journalistiques et sociales, destins tragiques, lyrisme et même fantastique. Un chef d’œuvre d’une richesse inépuisable.

Découvrez chacun des tomes de ce grand-œuvre à travers cette série de chroniques.

La Joie de vivre (1884), contrairement à ce que peut laisser penser son titre, est un roman assez sombre. Méconnu au sein de la saga des Rougon-Macquart, il n’en démérite pas moins au milieu des autres.

On suit cette fois l’orpheline Pauline Quenu, fille de Lisa Macquart (personnage du Ventre de Paris). Pauline est placé chez les Chanteau, des cousins de son père, et se fait vite adopter par la famille grâce à son caractère serviable et travailleur. La fortune dont elle a héritée est gardée par Mme Chanteau qui a d’abord l’intention de la préserver. L’amour naît entre Pauline et son cousin Lazare. Bref on s’attend à ce que tout se passe bien, pour une fois !

Le récit d’un ange que le vie dépouille

Mais très vite, l’arrivée de Louise, de laquelle Lazare va tomber amoureux, fait naître la jalousie de Pauline qui va en tomber malade ; tandis que un mauvais investissement de la part des Chanteau les conduit à piocher de plus en plus dans l’héritage de leur pupille. Mme Chanteau nourrit un remords qui se transforme en haine grandissante contre Pauline. Celle-ci, impuissante, voit son monde s’écrouler au fur et à mesure que les membres de la famille tombent malades, meurent, partent et l’abandonnent.

C’est le récit d’un ange que le vie dépouille. En creux, le bruit sourd de la mer qui menace, la mer comme entité quasi lovecraftienne, incarnation de la mort qui fascine Lazare, lecteur de Schopenhaueur, qui n’entreprend des études de médecine que pour mieux s’effrayer de la fragilité du corps humain.

Un récit pesant et d’une profonde tristesse, où survit néanmoins, jusque dans la misère et la solitude, la joie de vivre de Pauline.

Texte et illustration : Charlie PLES.

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