Les Rougon-Maquart, ép.5 : La Faute de l’abbé Mouret

Si Emile Zola est retenu comme l’un des plus grands écrivains français, c’est principalement pour sa fresque romanesque les Rougon-Macquart, saga de vingt volumes retraçant l’histoire d’une famille sous le second empire, où se mêlent enquêtes journalistiques et sociales, destins tragiques, lyrisme et même fantastique. Un chef d’œuvre d’une richesse inépuisable.

Découvrez chacun des tomes de ce grand-œuvre à travers cette série de chroniques.

En voilà encore un qu’il faut absolument avoir lu mais qui reste pourtant étonnamment discret aujourd’hui ! Sorti en 1875, La Faute de l’abbé Mouret est peut-être le meilleur roman de toute la saga des Rougon-Macquart. Il est pourtant assez déroutant par rapport au reste de l’œuvre : construit sur trois parties, la deuxième constitue vraiment une rupture avec le ton habituel de Zola, puisqu’on plonge dans un monde onirique et idéel, le Paradou, qui relève plus du conte de fée que du roman naturaliste.

Serge Mouret, un abbé de campagne extrêmement sévère sur le dogme religieux et l’ascétisme des passions, se voit malgré lui tomber amoureux d’une vagabonde, Albine, qui vit comme une enfant dans le gigantesque jardin du Paradou, sorte de jardin d’Eden.

Un grand roman sur l’amour, la foi, et la folie de ceux qui préfèrent mourir pour la transcendance

La dévotion mystique de Serge combattant le désir qu’il a pour Albine se transforme en amour de la mort, symbolisé par une Vierge Marie très sombre et spectrale, et le rend gravement malade. Il est confié par son oncle Pascal au gardien du Paradou, l’athée Jeanbernat. Mais Serge passera tout son temps avec Albine dans le jardin ; il y redécouvrira son corps, la passion, les forces de la vie.

Retrouvé par le frère Archangias et ramené à l’abbaye, le réveil est brutal. Serge doit choisir entre sa dévotion religieuse mortifère, et l’amour d’Albine. Une tragédie où l’obsession à considérer la vie comme le vice conduit à la véritable souffrance humaine, qui n’est pas terrestre, mais mystique.

Un grand roman sur l’amour, la foi, et la folie de ceux qui préfèrent mourir pour la transcendance.

Texte et photos : Charlie PLES.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *