À la rencontre de celles et ceux qui font vivre le cinéma. Léopold Beuvier, projectionniste aux Cinéastes (Le Mans), a accepté d’échanger sur sa profession.
En quoi consiste le rôle de projectionniste ?
Ce métier consiste à s’occuper de la réception des films, à tester le son et l’image, puis à s’assurer que toutes les séances se déroulent bien. On prépare aussi des « playlists » (ensemble des actions qui vont avoir lieu pendant une séance). Cela concerne le projecteur, a lumière en salle, la diffusion des bandes annonces et publicités. Lorsqu’on reçoit les films, on s’assure que tout est parfaitement calé pour chaque semaine.
« Le métier de projectionniste, c’est s’assurer que tout soit près au moment de la séance. »
Quelle est votre journée type ?
Je commence à 17h sauf exception. Je passe quatre heures en cabine. J’y prépare la semaine à venir tout en gardant un œil sur ce qu’il se passe en salle. Le soir, je suis chargé de la surveillance du bâtiment et de la fermeture du cinéma. Il m’arrive aussi d’accueillir les gens à la caisse.
Y a-t-il une formation particulière ?
Il y avait un CAP*. J’ai eu la chance de le passer avant que cette formation ne disparaisse. C’était l’occasion de se former à la fois au numérique et un peu au 35 mm. Je l’ai suivi à distance. J’ai donc pu me former aux Cinéastes avec mes deux collègues, Pascal Connin et Johan Aubert, pendant que j’étais en service civique.
« C’est un peu un métier en voie de disparition, il n’y a plus vraiment de projectionniste dans les salles. »
Quelles qualités sont requises pour devenir projectionniste ?
Ce métier demande de la rigueur face au nombre conséquent de films à projeter. On apprend relativement vite grâce au numérique. Chaque cinéma a ses spécificités, il faut donc bien connaître son matériel. Nous devons également gérer la maintenance du matériel. Une fois par mois, on ouvre tous les projecteurs et serveurs pour les dépoussiérer, et on change les ampoules. Il ne faut avoir peur d’être seul dans un grand bâtiment le soir et ne pas être claustrophobe en cabine.
« Il faut surtout aimer le cinéma et être un peu solitaire. »
Qu’est-ce que vous aimez dans votre profession ?
J’aime le fait de faire un métier de l’ombre où l’on s’assure que tout se déroule bien. Le public ne fait pas forcément attention à nous sauf lorsqu’il y a un problème. J’aime beaucoup mon lieu de travail et le contact relationnel.
Quels sont les avantages de ce métier ?
J’ai la chance de pouvoir visionner des films lors de mes temps libres. Le plus gros avantage est de travailler dans le milieu qui me plaît. Le cinéma est un endroit où je me sens bien.
Propos recueillis par Adèle CHAUVAUD.
Photos : Adèle Chauvaud.
*CAP : Certificat d’aptitude professionnelle.