Les Frères Karamazov, ultime chef d’oeuvre de Dostoïevski

Les Frères Karamazov (1880) est le dernier roman de Dostoïevski et non des moindres : réflexions philosophiques sur la foi, l’éthique, la liberté et l’essence de la Russie se rencontrent sur près de mille pages de ce roman pluriel.

L’histoire des Frères Karamazov prend d’abord l’allure d’une fresque familiale dans une première partie qui relate les destins de chacun des personnages : le père, Fiodor Pavlovitch, les trois fils Dmitri, Ivan et Alexei, ainsi que Smerdiakov, bâtard de Fiodor. Puis l’action se ralentit pour s’attarder sur chacun des trois fils, jusqu’à ce que l’intrigue se mue en histoire d’amour, en enquête policière et en drame psychologique.

Des personnages torturés par une nature contradictoire, entre pulsions de mort et élans humanistes et moraux

Les personnages de ce roman sont tout à fait représentatifs des archétypes dostoïevskiens : des personnages torturés par une nature contradictoire, entre pulsions de mort (violence, jalousie, mépris…) et élans humanistes et moraux. De cette contradiction, cette friction interne, découle un désespoir incurable et un vertige face à l’existence. Les trois frères en feront l’expérience par différentes voies.

Alexei est le frère Karamazov que le lecteur suivra le plus. Disciple d’un religieux particulièrement sage qui lui enseigne à la fois l’amour des hommes et la nécessité de se tenir à distance de l’humanité, il se pose comme un observateur, alors même qu’il se sent impliqué émotionnellement par les évènements tragiques qui s’abattent sur sa famille.

C’est aussi à travers lui et ses discussions avec les autres personnages que Dostoïevski pourra développer les nombreuses réflexions philosophiques qui parcourent le roman et le structurent, lui donnent le fond sur lequel se déroule la fiction.

Le roman est préfacé par Freud : nul doute en effet que ces personnages en lutte avec eux-mêmes et où se manifeste déjà l’inconscient, auront influencé le fondateur de la psychanalyse.

Texte et illustration : Charlie PLÈS.

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