Léo Henry, ou le mille-feuilles littéraire

Hildergarde de Léo Henry saura séduire le lecteur ambitieux et qui ne craint pas de se perdre. Paru en 2018, son roman/recueil est à mi-chemin entre la fiction et l’Histoire, dans un univers médiéval fantastique où Attila et Henri V fréquentent dragons et sorcières.

Comme Rabelais, Borges ou Pierre Senges, Léo Henry fait partie de ces auteurs qui mobilisent leurs connaissances encyclopédiques dans leur écriture. C’est toute une bibliothèque qui est invoquée à travers ces récits, que ce soit la Bible, ou d’autres références qui échapperont sans doute même aux lecteurs cultivés, mais qui se soupçonnent aisément tant la narration est riche.

Le récit en acte est au cœur du livre avec la multiplicité de ses narrateurs et le personnage qui donne son titre au roman. En effet, la figure pivot de ce livre, Hildegarde, est une abbesse prophète et exorciste connue pour ses visions divines et pour ses écrits où elle raconte ses épiphanies oraculaires. Une écrivaine qui parle par la voix d’un autre, un sacré parallèle avec Léo Henry et sa bibliothèque mentale.

Si Hildegarde parle par la voix de Dieu, donc de l’universel, c’est un peu ce que fait Léo Henry lui aussi en mobilisant un patrimoine littéraire profondément ancré dans notre culture occidentale (l’universel est toujours partiel…).

Si le lecteur ne parvient pas à tout saisir, Hildegarde saura cependant suffisamment lui parler pour l’inviter à entrer plus avant dans la littérature médiévale.

Texte : Charlie PLÈS.

Hildegarde, par Léo Henry, 2018, 480 pages.

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