L’École des femmes, plaidoyer féministe avant l’heure

Molière (1622-1673) utilise régulièrement la figure du cocu pour illustrer ses farces. Elle lui permet de tourner en dérision le père de famille bourgeois. Le célèbre dramaturge écrit L’École des femmes, pièce de théâtre en cinq actes, en 1962. Ici, il inverse cette figure : le mari, justement, n’est pas cocu et toutes ses initiatives visent à empêcher sa future femme de le tromper.

Le personnage principal de L’École des femmes est Arnolphe. Il a récemment acquis un titre de noblesse et se fait appeler Monsieur de la Souche. Il garde chez lui Agnès, une jeune fille innocente qu’il a trouvé abandonnée lorsqu’elle était enfant. Il projette de l’épouser. Pour éviter qu’elle ne soit pas intéressée par d’autres hommes, il la retient dans une tour. Il lui apprend que fidélité et austérité devront réguler sa vie d’épouse. Son stratagème est mis à mal lorsque le fils d’un ami, Horace, lui apprend qu’il est amoureux d’Agnès, sans savoir qu’Arnolphe est ce Monsieur de la Souche qui la retient prisonnière.

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Cette comédie met en lumière la libération d’un personnage féminin. Elle illustre le ridicule de ceux qui voudraient que les femmes soient esclaves du mariage et objets serviles. Molière met en scène une protagoniste qui, non seulement a des sentiments, mais aussi, la volonté d’apprendre et d’être libre.

Il serait anachronique de considérer L’école des femmes comme une œuvre féministe. Cependant, cette pièce montre que déjà, à l’époque, des auteurs dénonçaient l’absurdité du patriarcat.

À travers ces critiques des figures de pouvoir, Molière s’inscrit bien dans cette logique. Et il le fait par le biais d’une pièce amusante, divertissante, légère et efficace.

Texte et photo de couverture : Mathis POUPELIN.

L’École des femmes, 5 actes, environ 100 pages, édition « Classique Larousse ».

 

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