Dans son thriller paléontologique, Bernard Werber revient, avec brio, 3.7 millions d’années avant notre ère, sur les origines de l’humanité, en mélangeant enquête policière, humour et science.
Un roman scientifique enrichissant
Au départ, il y avait les singes. Aujourd’hui, il y a les hommes. Entre les deux, un vide subsiste. Ce vide, c’est le chaînon manquant, une « forme de transition » qui est la clef pour comprendre l’origine de l’humanité.
Dans Le Père de nos pères, Bernard Werber présente un grand panel de théories qui tentent toutes de répondre à la question centrale du roman : « D’où venons-nous ? ». De la panspermie (théorie selon laquelle les hommes viendraient des météorites) à la théorie de l’évolution de Darwin, se basant sur le hasard et la sélection des espèces, en passant par la théorie de la supersexualité (théorie qui explique l’évolution par la naissance de l’érotisme grâce à la position debout), le lecteur a matière à se forger sa propre opinion sur son origine.
Une enquête intriguante et palpitante
Alors que le Professeur Adjemian, un paléontologue qui en savait trop, allait révéler d’où vient l’humanité, ce dernier est retrouvé assassiné dans sa baignoire. Tandis que Lucrèce Nemrod, journaliste, s’introduit chez le défunt afin de percer le mystère de sa mort, un singe tente de brûler l’appartement puis enlèvera, avec ses acolytes simiesques, la pauvre Lucrèce. Tout cela ne peut signifier qu’une chose : révéler les origines de l’humanité est susceptible de déplaire à beaucoup.
En effet, entre enjeux économiques et scientifiques, révéler ce secret sera lourd de conséquence. En outre, le roman démontre, entre humour et science, que la question « D’où venons-nous ? » est intrinsèquement liée à la question « Où allons-nous ? », comme si le mystère que percera le roman pouvait changer la vision que le lecteur a du monde…
Texte et photos : Julian ATZENHOFFER.
Le Père de nos pères de Bernard Werber (1998), publié aux éditions « Albin Michel ». 394 pages.