Le Dossier Maldoror : un thriller qui tient sa promesse

Réalisé par Fabrice Du Welz, Le Dossier Maldoror s’impose comme un thriller policier sombre, inspiré de faits réels marquants de l’histoire belge, notamment l’affaire Dutroux et la réforme des polices dans les années 1990. Avec un cadre immersif à Charleroi et une intrigue ancrée dans un réalisme brut, ce film parvient à captiver tout en laissant place à quelques imperfections.

Une intrigue solide, mais un rythme inégal

L’histoire suit Paul Chartier, un jeune gendarme confronté aux failles d’un système judiciaire en suspens dû aux reformes des polices. En proie à l’obsession, il décide de mener une enquête personnelle pour retrouver et stopper un dangereux suspect récidiviste. La narration, bien construite, propose une progression captivante, mais elle souffre parfois de longueurs qui ralentissent le rythme. Certains passages, davantage axés sur l’introspection et les détails du quotidien, auraient pu être allégés pour maintenir la tension dramatique bien qu’ils soit essentiels pour démontrer l’obsession du protagoniste.

Une mise en scène fonctionnelle mais peu marquante 

Visuellement, le film opte pour une approche minimaliste. Les décors de Charleroi, avec ses bâtiments industriels et ses institutions, apportent une atmosphère authentique brute et lourde, mais la réalisation reste sobre. Fabrice Du Welz semble volontairement éviter les artifices, se concentrant sur l’essentiel de l’intrigue ce qui sert clairement l’ambiance et la gravité du film. Si cette simplicité fonctionne globalement, les rares efforts de mise en scène, par conséquent visibles, apparaissent parfois déplacés, sans grand intérêt, donnant une impression de décalage.

Des thèmes puissants et une approche réaliste

Le choix d’ancrer l’histoire dans une Belgique marquée par les réformes policières des années 1990 apporte une dimension historique et sociale fascinante méconnu du public français. La narration, inspirée de faits réels, questionne les failles du système tout en explorant les limites de l’obsession, de la déontologie des gendarmes et du devoir moral.

Le Dossier Maldoror est un thriller honnête et immersif, porté par une intrigue captivante et des performances d’acteurs solides.

Malgré quelques longueurs et une mise en scène inégale, le film parvient à marquer par sa narration intrigante et son cadre pesant rarement exploré. Une belle réussite qui, sans révolutionner le genre, mérite largement l’attention des amateurs de thrillers réalistes.

Robin BATARD.

Le Dossier Maldoror de Fabrice Du Welz, avec Anthony Bajon, en salle depuis le 15 janvier 2025. Durée 2H35.

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