Le conte « Alice » illustré par Pat Andréa

Il est inutile de présenter Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, qui révolutionna le conte pour enfant avec ses récits nonsensiques. Il faut savoir que Carroll considérait l’illustration comme une part essentielle de son œuvre ; de nouvelles illustrations étonnantes ont été produites par le peintre Pat Andréa aux éditions Diane de Selliers.

Cette maison d’éditions publie des classiques illustrés par des artistes contemporains ; le volume de Alice comporte non seulement Au pays des Merveilles, mais aussi, De l’autre côté du miroir, avec le texte anglais et le texte français traduit par Henri Parisot (traduction reconnue comme la meilleure). C’est donc une très bonne édition !

Quant aux illustrations de Pat Andréa, on peut dire qu’elles détonnent si on se réfère à celles bien connues du dessinateur Tenniel qui travailla en collaboration avec Carroll et qui inspira les dessinateurs de Walt Disney. D’abord, les illustrations de Tenniel étaient en noir et blanc et dans un style quasi-réaliste, deux caractéristiques étonnantes pour un conte aussi fou qu’Alice. Mais quoique ce décalage soit intéressant, le principal défaut de ses illustrations est leur tendance à la paraphrase, elles ne font bien souvent que copier le texte.

Là où Tenniel contrastait sur le fond, Andréa le fait sur la forme

Pat Adréa, lui, apporte un foisonnement de couleur et de techniques, dans un style à la croisée entre l’esquisse brouillonne, la caricature, le dessin horrifique et le dessin d’enfant. Les personnages sont ambigus, à commencer par Alice qui adopte toutes les proportions, tous les âges et tous les caractères, tantôt jeune fille innocente, tantôt jeune femme provocante. On est pleinement dans l’onirisme et le délire, qui contraste cependant avec le style paradoxalement très logique de Carroll !

Là où Tenniel contrastait sur le fond, Andréa le fait sur la forme. Ces deux artistes offrent donc une vision très complémentaire du conte d’Alice, dont l’iconographie a marqué l’imaginaire collectif.

Texte et illustration : Charlie PLES.

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