Elle traînait dans les cerveaux de beaucoup depuis plusieurs années et les rumeurs à son propos n’ont fait qu’enfler dernièrement, avant que le projet ne soit véritablement révélé dimanche 18 avril 2021 par le New York Times. Quelques heures après ces révélations, retour sur l’arrivée de « The Super League » qui secoue la planète football en mettant à mal ses valeurs.
Dimanche 18 avril 2021, à 15 h 04, le New York Times publie un article révélant la création d’une « Super League », ligue indépendante et dont les « pères fondateurs » sont douze des plus gros clubs européens. Parmi eux figurent trois clubs espagnols (FC Barcelone, Real Madrid et Atletico de Madrid), trois Italiens (Juventus Turin, Inter Milan et le Milan AC) et le « Big Six » Anglais (Liverpool, Manchester City, Manchester United, Arsenal, Tottenham et Chelsea).
Des décideurs déconnectés de la réalité des terrains
Cette compétition fermée réunirait donc 17 membres permanents (les cinq manquants ne sont pas encore connus) et trois invités. Une compétition où le mérite n’existe plus, où l’argent règne en maître et où les décideurs n’ont écouté que leurs propres intérêts, totalement déconnectés de la réalité des terrains.
« Le football, un sport créé par les pauvres, volé par les riches »
C’est cette phrase inscrite sur un tifo du Club Africain lors d’un match amical face au PSG a refait surface sur les réseaux sociaux. Bien que ce magnifique sport qu’est le football n’ait pas véritablement été créé par les pauvres, il a en tous cas pris une nouvelle dimension grâce aux équipes issues du milieu ouvrier, qui ont permis la démocratisation du ballon rond. Désormais, ces mêmes personnes qui ont initié la démocratisation du football doivent bien rire en voyant le virage que prend le plus beau sport de la planète.
Ce sport où le mérite, l’égalité des chances, la diversité et la passion constituaient les valeurs principales va se retrouver aux mains de gestionnaires de club douteux, qui laisse le financement de cette compétition à une banque d’un pays où l’on appelle le football le « soccer ».
Des sanctions et des tensions à venir de toute part
Dans la nuit de dimanche 18 à lundi 19 avril, la Super League a, via un communiqué, confirmé sa création. Peu à peu, les clubs fondateurs ont communiqué sur leur participation. Ce format provoqué un tollé chez les supporters, les joueurs, les autres clubs, mais aussi, chez les politiques. En effet, Boris Johnson, le Premier ministre du pays le plus touché par cette nouvelle compétition, a déclaré vouloir tout mettre en place afin d’éviter la création de cette ligue. En France aussi, la ministre déléguée auprès du ministre des sports, Roxana Maracineanu, est également montée au créneau. Celle-ci dénonce « un club VIP de quelques puissants », tandis qu’Emmanuel Macron saluait le refus des clubs français de rejoindre cette ligue.
Les fans, premiers concernés par cette histoire, ont vivement réagi, dénonçant la mort de la passion, des épopées européennes, des frissons. En d’autres mots, la mort du football.
Bastien BAUDRY.