La Servante écarlate, une dystopie pas si illusoire

Voilà presque quarante ans que Margaret Atwood a publié son roman à succès, La Servante écarlate (de l’anglais The Handmaid’s Tale). Cependant, son caractère fictif n’en cache pas moins une mise en garde par son auteur.

Une dystopie inquiétante

C’est en 1985 que l’écrivaine canadienne Margaret Atwood publie sa première dystopie, La Servante écarlate. Cette œuvre célèbre retrace la vie et le témoignage de Defred, une « Servante » vivant aux États-Unis, dans un futur proche. Néanmoins, la situation est bien différente de celle que l’on connaît aujourd’hui, puisque suite à un coup d’état, la « République de Gilead » a été instauré. Mais derrière ce nom trompeur, la réalité est toute autre, puisque Gilead est en fait une théocratie puritaine et un régime autoritaire et patriarcal. D’ailleurs, dans cette société, répression et surveillance sont les mots d’ordre contre toute personne qui s’opposerait à Gilead.

Des femmes divisées en catégories

Margaret Atwood. DR.

Cette dystopie est d’autant plus sinistre que les femmes sont divisées en catégories. Il y a ainsi les Épouses, les Marthas et les Servantes, mais le livre se focalise en particulier sur les Servantes, les dernières à ne pas être stériles et qui sont utilisées contre leur gré pour assurer l’avenir de la nation.

C’est là que l’on retrouve Defred qui est elle-même une Servante et qui, à travers son témoignage, montre et dénonce la dure réalité des choses. Elle y mène également un acte de résistance où elle essaie tant bien que mal de se raccrocher à son passé et à sa réelle identité à travers sa mémoire.

Une mise en garde à ne pas négliger

Même si La Servante écarlate est une fiction, elle peut être considérée comme un récit prospectif. Effectivement, il semble que Margaret Atwood ait voulu faire prendre conscience à ses lecteurs et lectrices que la situation qu’elle décrit dans son livre est un avenir réellement potentiel et que ces derniers doivent donc veiller à ce qu’il ne se produise jamais.

C’est aussi finalement un appel à chérir notre liberté et nos droits qui ne sont pas garantis pour toujours et qui peuvent nous être enlevés à tout moment.

Claudia MOREL.

The Handmaid’s Tale, Margaret Atwood, 2000, Éditions Vintage, 320 pages.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *