L’écrivaine allemande Christiane Gohl, célèbre pour sa trilogie du « Nuage blanc », publie sous le pseudonyme Sarah Lark le roman L’île de la mangrove rouge en 2012 en guise de suite de L’île aux mille sources. On y retrouve la jeune Deirdre, la fille de l’héroïne du précédent opus, pour de nouvelles aventures, cette fois à Saint-Domingue.
Une histoire enrichie en personnages
En ce début de roman, la narration est divisée entre l’histoire de Deirdre chez sa mère Nora en Jamaïque et l’histoire de la jeune esclave Bonnie sur les îles Caïmans : ces deux histoires se rejoignent par la suite, lorsque ces personnages se retrouvent pour un destin entremêlé dans la colonie française Saint-Domingue. Du fait de la présence des personnages du roman précédent que le lecteur a appris à connaître et à apprécier, mais aussi des personnages introduits dans ce tome, le rôle de protagoniste de Deirdre est tout d’abord plus discret.
La menace du poison à Saint-Domingue
À dix-huit ans, Deirdre épouse Victor, un jeune médecin vivant à Saint-Domingue, et quitte donc la Jamaïque pour vivre avec son nouveau mari. Alors qu’elle découvre avec étonnement les mœurs de la société française de l’île, le système esclavagiste s’y révélant bien différent de ce qu’elle a pu connaître sur sa terre natale, elle comprend qu’une menace guette les esclavagistes à Saint-Domingue : un certain François Macandal fédérerait autour de lui une communauté d’esclaves en fuite et serait à l’origine des nombreux empoisonnements qui frappent les familles blanches dans les plantations.
Le destin de François Macandal
Tout comme le tome précédent, L’île de la mangrove rouge ancre le destin de ses personnages dans le contexte historique de l’esclavage aux Antilles, se focalisant une fois de plus sur le système d’une société fondée sur la hiérarchie des races et sur les combats des Marrons qui luttent pour la liberté. Après la Reine Nanny en Jamaïque dans L’île aux mille source, c’est la figure historique de Macandal qui symbolise la lutte contre l’esclavage, annonçant la Révolution haïtienne de 1791. Le style d’écriture de Sarah Lark, didactique et accrocheur, mêle histoire et fiction de façon très agréable dans ce deuxième et dernier roman de la saga.
Texte et illustrations : Alex ALIX.
Sarak Lark, L’île de la mangrove rouge, 2020 (pour la traduction française), édition Archipel, 551 pages.