La guerre des boutons : une ode à l’enfance

Louis Pergaud publie en 1912 un roman célèbre qui marquera la culture romanesque en ce qu’il parle à chacun de nous avec poésie et nostalgie : La guerre des boutons.

Deux petits villages français se vouent une guerre sans merci : les Longeverne et les Velrans. Bien sûr, il ne s’agit pas de bataillons lancés à l’assaut sous les tirs des mitrailles et les pluies d’obus, mais de deux bandes de gamins persuadés de se lancer à corps perdu dans une guerre où ils trouveront honneur et gloire. Une guerre où le butin réside dans les boutons de l’adversaire (le récit se déroulant à une époque où presque tous les vêtements sont retenus au corps grâce à eux).

Ce livre est avant tout un livre sur l’enfance

Les registres se confrontent habilement : entre conseils de guerre et batailles épiques, festivités joyeuses et épisodes comiques, et scènes de châtiment pathétiques, le roman est riche en émotions, mais même à ses heures les plus graves, le récit ne laisse jamais tomber le léger sourire en coin du lecteur.

Car ce livre est avant tout un livre sur l’enfance, au temps où tout devient un jeu, et où tout jeu devient un monde. La franche camaraderie des « soldats », la gravité et la solennité avec laquelle ils se battent, et la crainte commune des adultes qui, quelque part, les rassemble : autant d’éléments intemporels qui font regretter à chacun le temps de l’insouciance et des jeux, avant que la vie ne devienne complexe, dangereuse et lasse. En pleine guerre des boutons, tous les enfants ignorent qu’ils vivent leur précieux temps d’avant-guerre.

Le roman a été adapté plusieurs fois au cinéma, dont une célèbre version en 1962 par Yves Roberts. On peut également comparer cette histoire avec le film Les enfants de Timplebach (2007), où les parents d’un village décident un jour de livrer les enfants à eux-mêmes, ce qui va occasionner la formation de deux bandes adverses vouées à se faire la guerre.

Texte et illustration : Charlie Plès.

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