Lauréat de la 2e édition du tremplin « V and B Fest’ » en juin 2023, le groupe pop-rock malgache basé au Mans a joué sur la scène Craft du festival, samedi 26 août 2023. Après leur prestation tonitruante, Christelle Ratri (chant, basse), son frère Andry-Mickael Ratri (guitare) et Sylvano Andry (batterie) se sont confiés en toute décontraction.
Dans quel état d’esprit avez-vous abordé votre concert au V and B Fest’ #3 ?
Nous étions à la fois excités et stressés. Cela faisait un moment que nous n’avions pas joué sur une scène de cette taille. Nous étions impatients de rencontrer le public après trois jours de résidence intenses dont nous avons pu bénéficier grâce à notre victoire au tremplin « V and B Fest ». Les festivaliers, dont la plupart nous découvraient, nous ont bien soutenu et ont joué le jeu.
Le trio malgache ne se repose pas sur ses lauriers
Dans quelles conditions aviez-vous participé au tremplin du festival ?
Nous avons été inscrits à notre insu (rires). Mais au fil des étapes, nous nous sommes pris au jeu. La communauté de Madagascar s’est fortement mobilisée pour nous propulser en finale. Lorsque notre nom a été prononcé, il nous a fallu un petit moment pour réaliser que nous avions remporté le tremplin, on a eu du mal à y croire.
« Mon père a été essentiel dans notre parcours » (Christelle)
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la résidence de travail avec Savi Godefroy, conseiller artistique et coach scénique, en amont de votre prestation ?
Ces sessions de coaching ont été précieuses. C’était important d’avoir un regard extérieur et une autre oreille sur notre travail. Savi nous a appris, entre autres, à bien gérer notre énergie et à donner du relief à notre set. Nous avons notamment travaillé sur des détails techniques. Savi nous a beaucoup apporté humainement et musicalement.
« La musique est centrale dans nos vies, nous composons constamment »
D’où puisez-vous votre énergie ?
Nos origines malgaches y sont pour beaucoup. Nous venons d’un pays pauvre et d’un quartier défavorisé. Nous avons toujours dû nous battre pour nous en sortir. Malgré les obstacles, nous n’avons rien lâché, nous avons gardé la foi. Nous récoltons les fruits de notre persévérance, mais nous ne sommes qu’au commencement de notre aventure.
Vous êtes installés au Mans, dans la Sarthe. Quel rapport entretenez-vous avec cette ville ?
Nous sommes venus ici un peu par hasard, en 2020. Depuis la crise sanitaire, Le Mans est devenue notre deuxième maison après Madagascar. Nous avons été bien accueillis et nous sommes soutenus par Superforma. Nous apprécions l’effervescence autour de la culture dans cette ville.
Un mot pour finir sur vos liens avec Adam Clayton, bassiste du groupe U2.
Il nous accompagne depuis nos débuts, il nous a notamment mis en contact avec notre producteur. Adam est devenu notre parrain musical. Il porte un regard attentif sur notre travail et nous donne de précieux conseils.
Propos recueillis par Jaheli NAMAI.
Photos : Mamadi Sangaré.