Jeunes « métros » en Guyane, entre implication et isolement

On trouve en Guyane une jeunesse métropolitaine très active. Souvent âgés entre 20 et 40 ans, ils sont venus pour des raisons diverses. Certains continuent leurs études, notamment en anthropologie ou en biologie. D’autres se lancent dans leur métier : des médecins, des professeurs, beaucoup de militaires. D’autres encore considèrent ce moment guyanais comme une parenthèse aventurière dans leur vie. Ces jeunes « métros » ont pour point commun d’être venus pour découvrir ce que la Guyane pouvait leur offrir.

La plupart d’entre eux sont actifs durant leur temps libre. Beaucoup s’intéressent à la faune locale. Ils multiplient les randonnées de jour, ainsi que les « nocturnes », pour rencontrer les espèces endémiques à la Guyane, prendre des photos, étoffer leurs connaissances. Ils se servent d’applications comme « Merlin » pour progresser plus rapidement en ornithologie.

  • Les jeunes métros venant en Guyane sont souvent une population active et impliquée

Ils sont également désireux de se familiariser avec certains pans de la culture locale. Ainsi, nous avons suivi plusieurs jeunes métros s’initiant à la bachata via des cours de danse gratuits donnés dans le bar-restaurant Olé la Terre. De même, avec le carnaval, pendant plusieurs semaines à partir de janvier, de nombreux métropolitains apprennent les danses permettant de participer aux défilés et aux festivités.

Ces jeunes ont souvent l’esprit collectif. Pour pallier à la cherté du logement en Guyane, ils habitent dans des collocations allant de quatre à une dizaine de colocataires.

  • Les jeunes métros en Guyane sont le plus souvent isolés de la population locale

Il ne faut cependant pas s’y tromper : s’ils sont très impliqués dans la découverte du territoire guyanais, les jeunes métros n’en sont pas moins isolés de la population locale. La plupart des activités qu’ils réalisent se font entre eux, avec peu de Créoles ou de Noires-marrons, a fortiori d’Amérindiens ou de Hmongs. En les suivant dans leurs activités, en randonnée ou à Olé la Terre, il nous est apparu clairement que les autres personnes rencontrées étaient quasi toujours métropolitaines.

En période des fêtes, ces jeunes coupés de leur famille ont ainsi un sentiment parfois amer. Entourés de leurs amis, ils n’en sont pas moins loin de leur base. La plupart ne resteront pas en Guyane plus de deux ans avant de repartir en France, ou de reprendre le voyage.

Texte et images : Mathis POUPELIN.

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