Hoffmann, père du fantastique romantique

E.T.A. Hoffmann est considéré comme l’un, sinon, le père du fantastique romantique du XIXème siècle : il est l’auteur de nombreuses nouvelles qui ont inspiré des écrivains comme Théophile Gautier, Guy de Maupassant, ou encore, Prosper Mérimée. Voyage dans ces « Contes fantastiques » étranges…

Les thèmes qu’abordent Hoffmann, figure du romantisme allemand, sont ceux que l’on retrouve plus tard dans la littérature fantastique française de la deuxième moitié du XIXème siècle : la folie (par exemple Le Horla de Maupassant) ; la mort et ses revenants, la mort et l’amour (Théophile Gautier et La Morte amoureuse) ; l’art et le surnaturel (Mérimée, La Vénus d’Ille.).

Le fantastique d’Hoffmann est donc une illustration parfaite de la gravure de Goya « El sueño de la razon produce monstros » ; les croques-mitaines et autres fantômes n’apparaissent que dans l’intimité de la nuit ou d’une pièce solitaire, propice à l’illusion, la rêverie et le délire de personnages torturés.

On note également chez lui l’importance de la musique, à la fois comme objet de ravissement extatique et comme occasion propice à l’apparition de spectres, comme dans la nouvelle « Don Juan ».

Un praticien aguerri du récit enchâssé, c’est-à-dire de l’imbrication de récit dans le récit

Quant au format de ses nouvelles, il est lui-même assez atypique ; pour des récits brefs, ceux-là sont plutôt longs, en particulier « Le Majorat » et « L’Homme au sable » ; c’est que, dans la plupart de ces contes, le niveau narratif initial ne cesse de plonger vers d’autres niveaux narratifs, puis de remonter, etc… Hoffmann est un praticien aguerri du récit enchâssé, c’est-à-dire de l’imbrication de récit dans le récit ; par exemple, le personnage principal raconte les évènements troublants qu’il vient de vivre à un ami, et cet ami se lance dans le récit de sa propre expérience ou d’une histoire qui vient révéler des éléments sur le récit principal.

Le tout donne un aspect labyrinthique à ces contes au délicieux imaginaire gothique.

Texte et illustration : Charlie PLES.

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