La podcasteuse et humoriste Belge, bien connue des auditeurs de France Inter, nous fait rire et pleurer dans ce premier roman absolument délicieux : Bien sûr que les poissons ont froid. Cette ouvrage à l’écriture vive et colorée fait du bien.
« Ça me bute que les gens puissent avoir envie de faire des gosses alors qu’on passe clairement sa vie d’adulte à essayer de se remettre de son enfance. »
Intime et délirant, le premier ouvrage de Fanny Ruwet nous embarque dans une course folle contre la montre auprès d’Allie. À 27 ans, la narratrice part à la recherche de Nour. Nour, c’était ce garçon rencontré sur MSN dans sa jeunesse qui habitait à Montpellier et qui, dix ans plus tard, a complètement disparu des radars. Entre un boulot de journaliste difficile à assumer et des traumatismes enfouis en elle, la jeune femme se raccroche alors à ce collégien poète et emo* à qui elle tenait beaucoup mais qui lui semble n’avoir jamais existé…
« Amour, humour et loose au temps du numérique »
Fidèle à elle-même, Fanny Ruwet nous offre un récit délicieux. L’autrice parle de vie sociale, de malaise, d’amour et d’échec. Et, tour à tour, on rit, on est touché par la vie de ce personnage qui connaît des hauts et des bas et qui les vit avec un humour noir assez convaincant. La chroniqueuse met en place des notes de bas de page à consommer sans modération ainsi qu’une ambiance de nostalgie folle pour les adolescents qui ont grandi avec MSN et The Chemical Romance. Il s’agit d’un récit authentique et sincère, sans feux d’artifices, puisque l’autrice semble avoir vécu certaines des situations mises en scène. On se sent proche et on embarque avec Allie dans ses recherches folles.
Texte, collages/illustrations et photos : Méline LEGROS.
Bien sûr que les poissons ont froid, Fanny Ruwet, mars 2023, éditions de L’Iconoclaste. 250 pages.
*L’emo (également appelé emocore) est un style musical de musique punk caractérisé par des paroles expressives, éminemment politiques et axées sur la catharsis, l’expression de soi.