Le privilège des dieux (2020), de Geoffroy Monde, est une revisite en BD du mythe de Prométhée, sauf qu’ici le feu de la connaissance se transmet… par voie sexuelle. Publiée chez BD CUL, cette petite bande dessinée à l’humour burlesque n’est bien sûr pas à mettre entre toutes les mains !
Empli du feu de la connaissance, Prométhée se met à violer tous les humains un par un pour leur offrir la liberté. Vous voyez la contradiction ? Ne vous en faites pas elle est consciente !
On connaît l’histoire, Prométhée se fait arrêter et enchaîner. Zeus envoie alors Mercure récupérer le feu mais celui-ci va avoir une toute approche : le consentement.
Sauf qu’avec sa méthode, Mercure va mettre mille ans à accomplir sa mission là où Prométhée a pu commettre son forfait en 4 jours. Mais ce qu’il ignore, c’est que Prométhée s’est fait capturer par Zeus avant d’avoir eu le temps de donner le feu au dernier humain… ce qui va avoir des répercussions non négligeables sur la mission de Mercure.
Un dessin fluide, évident et pourtant extrêmement dynamique
Le dessin de Geoffroy Monde est fluide, évident et pourtant extrêmement dynamique, plein de déformation de perspective, toujours dans l’action mais parfaitement lisible. L’auteur s’est amusé avec la représentation des dieux olympiens, comme par exemple avec Héra accrochée à l’épaule de Zeus comme un drôle de vêtement.
Un univers loufoque, un album qui ne se prend pas au sérieux
Les scènes pornographiques sont très explicites et la plupart du temps joyeusement stupides comme toujours chez BD CUL. Mais on ne saisit pas bien pourquoi Prométhée, censé être un héros pour les hommes puisqu’il leur offre la liberté, passe pour cela par des viols en série. Cette articulation est un peu bizarre et même si l’univers de cet auteur est toujours assez loufoque, ici on passe son temps à essayer de trouver un sens à ce décalage entre porteur de liberté/viol et repreneur de liberté/consentement.
Ça reste un album drôle, qui rappelons-le ne se prend pas au sérieux ; un album aussi qui porte toute l’identité graphique de Geoffroy Monde.