Les éditions Fluide Glacial ont publié en 2020 une anthologie en six volumes d’Edika, maître de la bande dessinée à l’humour absurde et à l’univers démentiel.
Gros nez, cheveux hirsutes, grosses poitrines et lèvres en boudins, les personnages d’Edika sont aisément reconnaissables, tout comme son trait qu’il utilise pour raconter des histoires farfelues qui trouvent rarement leur chute (un défaut qui est devenu sa signature en tant que gag récurrent).
Si le style du dessin d’Edika paraît simple, un œil avisé remarquera ses qualités de coloriste ainsi que sa maîtrise des mouvements et des expressions faciales si exagérées qu’elles en sont parfois effrayantes ; de plus, le dessinateur a déjà parodié le style science-fiction à la Druillet dans une imitation tout à fait saisissante.
Néologismes cocasses, sensualité outrancière, émotions exacerbées
Si vous cherchez du suspense, de la tension, du drama… et bien ce n’est pas ici qu’il faut chercher. Chez Edika, tout est dans l’humour, dans le délire le plus total ; attendez vous à changer complètement d’univers au beau milieu d’une histoire simplement en tournant la page ; attendez vous également à ce que le quatrième mur soit réduit en miettes ; attendez vous surtout à des rires incontrôlables si vous êtes, comme moi, particulièrement sensible à l’absurde, au vulgaire, au grotesque, et aux longues phrases interminables dont l’inutilité n’a d’égal que leur ingéniosité.
Entre néologismes cocasses, sensualité outrancière, émotions exacerbées, visages élastiques et animaux dotés de sous-vêtements « grand kayak », Edika tourne en ridicule tout ce que l’homme a pu inventer de sérieux.
Edika est une de mes principales inspirations, avec Manu Larcenet, Gotlib et Foerster, dont je vous parlerais dans un prochain article.
Texte et illustration : Charlie PLÈS.