De l’Ouzbékistan au Mans, le combat d’une journaliste

Gulasal Kamolova, journaliste Ouzbèke de la région de Boukhara, a quitté son pays natal après plusieurs menaces des autorités. Aujourd’hui installée au Mans, elle exerce son métier au sein de la webradio Radio Liberté. Elle nous raconte son histoire.

  • Depuis combien de temps vivez-vous en France ? 

Je suis arrivée en France le 2 juin 2015. J’ai d’abord vécu à Paris, puis à Nice pour enfin m’installer au Mans (Sarthe) en 2017. 

« Je parlais de tout, des Droits de l’Homme notamment, des problèmes économiques et sociaux qui touchaient le pays » 

  • Depuis combien d’années exercez-vous le métier de journaliste ? 

J’ai commencé le journalisme régional en 1997 et le journaliste international en 2004. Une année après, les autorités ouzbèkes ont bloqué tous les médias internationaux du pays. J’ai donc pris la décision d’aller à Moscou où j’ai travaillé pendant un an pour finalement revenir en Ouzbékistan où j’ai exercé anonymement. J’ai également travaillé en 2010-2011 au Kyrgyzstan.

  • Quelles sont les thématiques que vous abordiez dans vos articles ? 

Je parlais de tout, des Droits de l’Homme notamment, des problèmes économiques et sociaux qui touchaient le pays. 

  • Qu’est-ce qui vous a poussée à prendre la décision de quitter votre pays ? 

En 2015, les services de sécurité ont fait une enquête et ils ont eu la liste de tous les journalistes indépendants, dont le mien. Ma vie a toujours été en danger et à ce moment-là, elle l’était d’autant plus.  

« Je me sens libre, je suis forte malgré toutes les difficultés de la vie et mon fils me donne envie de me battre »

  • Comment avez-vous fait pour quitter l’Ouzbékistan ? 

L’association Journalistes sans frontières m’a aidée à obtenir un visa. J’ai également reçu de l’aide financière de l’organisation britannique Rory Peck trust qui m’a payé un logement avec la maison des journalistes basée à Paris. Peu de temps après, j’ai reçu le statut de réfugié politique.  

Crédit photo : Arian Afshar.
  • Aujourd’hui, vous avez un enfant et vous êtes toujours journaliste. Comment vous sentez-vous ? 

Je me sens libre, je suis forte malgré toutes les difficultés de la vie et mon fils me donne envie de me battre. Mon fils est le cadeau de mon exil. 

Propos recueillis par Aldja AZZOUG.
Photo de couverture : Aldja AzzouG.

La liberté de la presse progresse peu à peu en Ouzbékistan après l’arrivée d’un nouveau pouvoir. Cependant, elle est toujours soumise à des pressions et être journaliste dans ce pays d’Asie centrale reste toujours très délicat. 

Pour en savoir plus sur le parcours de Gulasal Kamolova : https://www.maisondesjournalistes.org/tag/gulasal-kamolova/

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *